Pas besoin d’uniforme pour échanger avec les personnes sans-abri
Publié le 10 juin 2016 par Asse
@ass69014555
Pour notre association, qui prône humblement l'égalité entre humains en allant au devant des exclus, aller à leur rencontre doit se faire d'égal à égal, de citoyen à citoyen. Quand on est à la rue, on se sent souvent très seul, transparent... Pour une personne sans-abri, ne recevoir de visites, de sourires et d'échanges que de la part " d'humanitaires " qui s'affichent comme tels peut-être décevant. Quand la tenue de ces derniers est trop voyante, cela peut même devenir discriminant. Se retrouver entouré de personnes vêtues d'un uniforme très coloré, c'est devenir visible, certes, mais uniquement comme celui qui est dans le besoin, celui qui reçoit... La situation est loin de souligner à quel point nous recevons nous aussi, puisqu'il s'agit d'un échange.
Donner un coup de main, de la sympathie ou même de l'empathie ne demande pas d'afficher sa démarche comme une " mission " mais comme quelque chose de naturel, de " normal ". Voila pourquoi les bénévoles d'Entraides-Citoyennes ne portent pas l'uniforme. Leurs seuls signes distinctifs sont un badge de 5cm de diamètre et deux affiches sur leurs voitures aux fins exclusives de signaler aux autorités les raisons pour lesquelles ils ne sont pas toujours très bien garés.
Par ailleurs, nous nous estimons comptables de nos donateurs. Ce n'est pas pour habiller les bénévoles qu'ils nous font des dons d'argent, mais pour acheter ce qui fait défaut aux personnes à la rue : chaussettes, sous-vêtements, fruits, eau et petits plus en période de fêtes afin que l'absence de cadeaux ne soit pas une exclusion supplémentaire...
Nous sommes constitués en association. Cela ne nous engage pas à porter l'uniforme ! Cela veut dire que ce que chacun d'entre nous peut faire/fait en bas de chez lui, il le mutualise lors des maraudes afin d'assurer une aide à un grand nombre de personnes. Ce qui nous permet depuis mars 2015 de participer à l'aide alimentaire et vestiaire aux migrants sur les différents campements. Ce qui nous permet depuis début 2013 d'assurer une visite hebdomadaire à plus de 300 personnes sans-abri qui attendent ce " rendez-vous ", comme ils le qualifient eux-mêmes.