Comment exploiter les données utiles au développement d’une smart city ? Les capitales finlandaise et danoise ont chacune leurs réponses à cette question, expliquées à l’occasion des Greater Copenhague Smart Solutions le 7 juin.
En 2020, une famille américaine moyenne chargera sur internet la même quantité de données que le flux de données mondiale en 2008. Anil Menon, le président de Cisco Smart connected communities, a mis l’accent sur cette quantité phénoménale de données qui seront utilisées à l’avenir pendant les Greater Copenhague Smart Solutions. Des données bien utiles en ce qui concerne la smart city. Et Helsinki et Copenhague l’ont bien compris. Chaque ville a mis en place plusieurs initiatives pour mieux exploiter la foule de données produites quotidiennement.
Des programmes qui favorisent l’expression du citoyen à Helsinki
En Finlande, la capitale dispose d’un pôle innovation smart city qui coordonne plusieurs programmes orientés Open Data. “Certains projets pilotes font désormais partie intégrante de la gestion de la Ville”, explique Hanna Niemi-Hugaerts du Forum Virium lors de la conférence intitulée “Transforming Data to real solutions”. Leur objectif ? “Aider Helsinki à exploiter les données”. Au-delà de la municipalité, entreprises, étudiants, développeurs, curieux... chacun peut y avoir accès, notamment grâce au programme Helsinki Region Infoshare. “Les données publiques sont mises à disposition dans un format lisible par la machine, gratuitement et avec une licence qui permet de les utiliser pour n’importe quel but : que ce soit pour des raisons professionnelles ou citoyennes”, précise la responsable développement de l’entité. Le projet a notamment permis la création de plusieurs applications.
Pour Hanna Niemi-Hugaerts, l’initiative finlandaise favorise aussi la participation des citoyens, elle a le mérite de “créer un socle commun pour faciliter le débat, donner la parole aux habitants qui peuvent par exemple à travers une API reporter un feu de signalisation cassé et faciliter la comparaison avec d’autres villes”. De même, Helsinki Loves Developers prodigue des informations aux développeurs et les encourage à se servir des données. À en croire la représentante de la Ville, ce type de projets est un succès. Depuis leur mise en place “le secteur public est plus efficace, plus transparent : les informations circulent mieux, et les entreprises plus innovantes”. De quoi inspirer les autres smart cities (en devenir).
Une marketplace de données pour Copenhague
Copenhague n’est pas en reste. Il y a quelques jours, la capitale a lancé en partenariat avec Hitachi, la première plateforme d’échange de données nommée City Data Exchange. “Pour atteindre des objectifs aussi ambitieux que ceux qu’elle s’est fixée, Copenhague a besoin d’une meilleure vision”. Peter Bjørn Larsen, directeur en charge de cette solution chez Hitachi a souhaité réunir données publiques et privées au sein d’une même marketplace. Les données des recherches universitaires, de la Ville, des ONG, celles des entreprises d’énergie ou de télécoms font partie de celles ciblées par les responsables de la plateforme.
“On est parti du constat que les data en open source sont parfois difficile à aller chercher. Au Danemark, il existe au moins 70 portails concernant plusieurs catégories comme Danish environmental portal ou encore Datafordeleren”, explique l’expert Smart City. C’est pour y remédier qu’a été créée City Data Exchange. D’autant que “plusieurs entreprises n’utilisent pas de données parce qu’elles n’ont pas les compétences, le budget ou ce n’est pas leur priorité... on souhaite répondre à ces contraintes”. Certaines données seront donc vendues et permettront ainsi à leur propriétaire de savoir qui elles intéressent.
Le cabinet d’architecture Gehl fait partie de ces derniers. Friand de données pour comprendre l’utilisation d’un espace par la population et la circulation des piétons, les architectes pourront se servir de ces nouvelles informations facilement accessibles sur la plateforme pour avoir plus vite une meilleur vision. Fini, le temps où ‘les fournisseurs et les consommateurs de data n’avaient pas d’endroit où se rencontrer”, Peter Bjørn Larsen et son équipe viennent de clarifier l’écosystème.