« Ceux qui me côtoient connaissent ma redoutable ambivalence : je peux être l’homme le plus gentil, comme le plus désagréable. Celui qui a fait l’expérience de ce dernier aspect de ma personnalité ne l’oublie pas. Pas plus Alain Delon que Marisa Berenson ou Richard Burton. »
Présentation de l’éditeur : Helmut Berger fut considéré comme « le plus bel homme du monde ». Luchino Visconti lui fit interpréter des rôles inoubliables aux côtés de Romy Schneider, Elizabeth Taylor, Charlotte Rampling ou Burt Lancaster, des prestations inscrites dans la légende du cinéma. Entre l’acteur et le cinéaste, se noua une relation ô combien passionnelle. À la mort du metteur en scène italien en 1976, la carrière d’Helmut Berger décéléra brutalement ; personnalité cinématographique incontournable des années fastes, interprète de personnages sulfureux, fêtard invétéré, Berger finit par être victime de son image et de ses excès. Revenu de ses tourments, l’acteur autrichien se regarde dans un miroir autant que dans les souvenirs. Le résultat en est cette autobiographie épicée, sauvage, où Helmut Berger transgresse tous les tabous.
Notre avis :
On a revu récemment Helmut Berger une des icones des années 70 dans le Saint Laurent de Bertrand Bonello… pour ses 70 ans les éditions Séguier ont publié l’autobiographie d’un acteur à la réputation sulfureuse et mondaine, dans lequel l’acteur longtemps considéré "comme le plus bel homme du monde" se dévoile et n’hésite pas à aller au clash avec les personnalités qui ont croisé sa vie et de Noureev à Picasso, la vie de Berger ressemble à un vrai who’s who des plus grandes star de cette époque ..
On le voit à la lecture, Berger n’a pas la langue dans sa poche, et ses confidences sont souvent frappées sous le sceau du vitriol et souvent de la rancœur
Ainsi, Delon n’est pas épargné, en tant que jaloux qui « voulait vraiment me prendre le grand amour de ma vie, le cinéaste de génie, le si spirituel, le tendre et élégant Luchino Visconti. Delon n’avait rien à offrir, il voulait juste les meilleurs rôles. "
De même la Callas est peinte comme une vraie commère qui "voulait en apprendre le plus possible sur la vie intime des autres, même ceux qu’elle ne connaissait pas."
Mais Berger arrive aussi à nous montrer une facette plus sensible, lorsqu’il évoque la disparition à 32 ans du grand amour de sa vie, ou des différentes fêlures et regrets qui ont traversé sa carrière.
Bref, un livre captivant dans lequel Helmut Berger dévoile une autre facette que celle du fêtard notoire et bisexuel assumé qui lui colle un peu trop à la peau.
Helmut Berger - autoportrait, aux éditions Séguier