un verre de bonheur ?
Perchées sur une table, les plantes narguent le passant en quête de rafraîchissement. La patronne qui choisit de perdre une table (et des consommations) pour une journée, ensoleillée de surcroît, en terrasse, ça force le respect. Ça ne cherche pas le profit à tout prix. Ça force donc le respect. Le bien-être des plantes vertes ça n'a pas de prix. Ça passe avant le client, ça se requinque, ça fleurit et ensuite ça laisse la place au client.
Le soleil s'étant fait la malle comme on sait pendant deux longues et pénibles semaines, il est temps pour mon amie et moi de lézarder en terrasse, un verre de vin blanc en guise de victoire sur la morosité.
Nous regardons passer les badauds rue Daguerre, Paris 14e.
L'emplacement, Tina la patronne qui arbore une pivoine en collier ras de cou, la clientèle authentique et décontractée, les petits prix (ou pour être précis, les prix honnêtes vs les prix prohibitifs pratiqués partout ailleurs), nous mettent en joie.
— Comment ça va Tina ? s'enquiert une nouvelle cliente quand la patronne lui apporte son jus de tomate, ses aromates. Tina bougonne et trottine jusqu'à son comptoir, son royaume.
Mon voisin de tablée s'extasie :
— La bière c'est associé au beau temps. L'hiver t'as pas envie d'une biere. C'est bon la bière. Ah qu'est-ce que c'est bon la bière !