L’IMC est un facteur de risque important de développement du cancer du sein, rappelle le Dr Sungheon G. Kim, du Centre médical de NYU Langone. Cette association entre IMC, cancer et niveau de propagation et d’agressivité de la tumeur vient d’être décrit dans la revue Cancer Research. Ainsi, parmi les facteurs de résistance possibles, chez ces cellules cancéreuses, une surcharge en gouttelettes de graisse, qui leur confère une plus grande agressivité et une capacité supérieure à se propager. Un phénomène qui contribue également à expliquer non seulement l’association entre obésité et risque de cancer mais aussi les niveaux d’agressivité plus élevés des tumeurs, chez les patients obèses. Et si l’augmentation de l’IMC peut fournir un effet protecteur chez les femmes pré-ménopausées, expliquent ici les chercheurs, ce n’est pas le cas chez les femmes ménopausées qui ont bien, avec l’augmentation de l’IMC, un risque accru de développer un cancer du sein.
Le mécanisme exact derrière le risque accru chez les femmes ménopausées atteintes d’un IMC plus élevé reste cependant mal compris. L’explication la plus plausible est la production accrue d’œstrogène et / ou adipokines, des protéines de signalisation cellulaire sécrétées par le tissu adipeux. Ici, grâce à une nouvelle méthode d’IRM, les chercheurs sont parvenus à évaluer le tissu autour du site de la tumeur, chez 89 patientes atteintes de cancer du sein, pour mieux comprendre cette corrélation entre tissu adipeux et cancer. 58 participantes étaient préménopausées, 31 ménopausées. L’analyse constate que,
· Des niveaux plus élevés d’acides gras saturés et plus faibles d’acides gras mono-insaturés sont spécifiques du tissu mammaire des femmes ménopausées atteintes d’un cancer canalaire invasif vs bénin.
· chez les femmes atteintes de lésions bénignes, les femmes ménopausées présentent des niveaux d’acides gras polyinsaturés significativement plus élevés et d’acides gras saturés inférieurs dans leurs seins que les femmes préménopausées.
ØLa recherche ne montre en revanche, aucune corrélation entre l’IMC et les taux d’acides gras dans les tissus mammaires, ce qui suggère que le type de gras qui composent le tissu adipeux du sein donne de nouvelles informations au-delà de la quantité de graisse corporelle globale.
» La recherche est toujours en cours. Nous avons besoin de mieux comprendre ces niveaux plus élevés de graisses saturées et leur corrélation directe avec les niveaux d’œstrogène et le développement du cancer. Cependant, ces premières données évoquent un nouveau facteur de risque pour le cancer du sein « .
Source: Radiology Evaluation of Breast Lipid Composition in Patients with Benign Tissue and Cancer by Using Multiple Gradient-Echo MR Imaging (In Press) 7-Jun-2016 Saturated fatty acids linked to breast cancer in postmenopausal women