Alcool, hépatite ou excès de cholestérol (alimentaire), les facteurs sont nombreux, les types aussi, de maladie du foie. Cette étude expérimentale ouvre une fenêtre de traitement originale, par le biais d‘un virus vecteur ou vecteur viral » ami « , qui va livrer des instructions génétiques aux myofibroblastes, des cellules du tissu conjonctif, de nature à induire leur transformation en cellules saines du foie ou hépatocytes. Ici, dans la revue Cell Stem Cell, cette nouvelle thérapie génique parvient à réparer les dommages au foie chez la souris, mais ne règle pas leur problème de dépendance à l’alcool…
Les chercheurs de l’Université de Californie ont mené cette étude de laboratoire chez des souris modèles de fibrose hépatique : ils ont ciblé les myofibroblastes, les cellules productrices et responsables de l’excès de collagène -qui provoque ces cicatrices dans les tissus hépatiques- et les ont reprogrammés en hépatocytes en injectant les instructions de reprogrammation nécessaires via un adénovirus. L’opération est un succès puisque les hépatocytes ainsi obtenus semblent se comporter et présenter des profils d’ADN et de protéines similaires aux cellules saines normales. Une fois injectées, ces cellules se multiplient, réparent et remplacent les zones lésées.
Cette reprogrammation in vivo des myofibroblastes en hépatocytes fonctionnels semble donc faisable, par thérapie génique via adénovirus. Cependant, la technique devra être affinée, durant de longues années de recherche, avant de pouvoir être testée par essais cliniques chez l’Homme. En attendant, concluent les auteurs, pour garder un foie sain, mieux vaut modérer sa consommation d’alcool, maintenir un poids de santé et réduire son risque de contracter l’hépatite, C.
Source: Cell Stem Cell June, 2016 10.1016/j.stem.2016.05.005 In Vivo Hepatic Reprogramming of Myofibroblasts with AAV Vectors as a Therapeutic Strategy for Liver Fibrosis