Si notre rythme cardiaque accélère ou ralentit selon notre activité, ce modèle n’est pas totalement régulier et le temps qui sépare 2 battements, pour un rythme cardiaque à situation constante, reste légèrement variable. Cette variabilité est un facteur de bonne santé cardiaque, avait déjà conclu cette étude du California Institute of Technology (Caltech) présentée dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine. Ces nous expliquaient déjà que sans cette variabilité dans nos différents paramètres physiologiques, notre organisme ne trouverait pas les compromis essentiels nécessaires pour maintenir cette homéostasie interne vitale.
L’arythmie sinusale respiratoire, un phénomène connu depuis le 19ème siècle : le cœur d’une personne en bonne santé va battre un peu plus rapide lors de l’inhalation et ralentir à nouveau lors de l’expiration. La raison en est, expliquent les chercheurs, que l’inhalation amortit le rythme cardiaque vers un rythme seuil au repos, d’environ 60 battements par minute. Cette arythmie sinusale respiratoire s’explique par l’irrégularité induite par la respiration dans le nœud sinusal, le faisceau de fibres nerveuses qui contrôlent les battements du cœur.
En cas d’antécédent de crise cardiaque : un corps affaibli par une crise cardiaque montrera une différence nettement réduite entre les fréquences cardiaques au cours des cycles de la respiration. Prendre en compte les caractéristiques d’arythmie est donc légitime dans le pronostic des patients cardiaques. Jusqu’à présent, aucune étude n’avait montré que ces données pouvaient permettre de mieux évaluer l’espérance de vie d’un patient.
Un nouveau focus sur un moment décisif : ici, l’équipe de recherche de Munich s’est concentrée sur un moment décisif, celui où, lors de l’expiration, la fréquence cardiaque devrait normalement être réduite et sur un algorithme qui calcule un score à partir des données, permettant d’apporter une image beaucoup plus précise de l’état fonctionnel du corps. Validée auprès de 950 patients victimes de crise cardiaque, la méthode confirme que les participants présentant une arythmie mineure sont 5 fois plus à risque de décès à 5 ans que les personnes présentant des fluctuations plus élevées liées à la respiration. 2 autres études cliniques sont actuellement en cours sur cette interprétation de l’arythmie sinusale respiratoire chez différents groupes de patients.
Une méthode qui pourrait bientôt être largement déployée, puisque même le médecin généraliste pourrait dans les dix minutes analyser, à l’aide de ce nouveau modèle, ces données d’arythmie sinusale respiratoire. Un procédé applicable dans plus de 80% des cas, concluent les auteurs et indépendamment d’antécédents de crise cardiaque.
Source: Journal of the American College of Cardiology May 2016 doi:10.1016/j.jacc.2016.03.484 Expiration-Triggered Sinus Arrhythmia Predicts Outcome in Survivors of Acute Myocardial Infarction
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