Cinéma : Jean-Marie Straub & Danièle Huillet au Centre Pompidou

Publié le 08 juin 2016 par Framboise32

« Regarder un film, c’est quelque chose qui vient au bout d’un certain temps, il n’y a aucune évidence sensible ou visible là-dedans. La vision « normale » d’un film zappe 80% des éléments – l’histoire, le sens, tout est tellement médiatisé qu’on n’a pas besoin de regarder partout -, alors que les films des Straub supposent qu’on doive pratiquement intégrer tous les éléments de chaque plan. En un sens, on peut qualifier ce cinéma d’exemplaire car tout y est sensible, mais c’est précisément ce qui est déroutant. » Jacques Rancière, philosophe

Jean-Marie Straub et Danièle Huillet, auteurs de plus de quarante films depuis le milieu des années 50, sont des figures majeures du cinéma contemporain. Jusqu’au 3 juillet, Le centre Pompidou présente une rétrospective exceptionnelle consacrée à Jean-Marie Straub

 Engagée, libre, exigeante : les adjectifs ne manquent pas pour qualifier l’œuvre des Straub�; la filmographie de ces deux « artisans » du cinéma, comme ils se définissent eux-mêmes, s’inscrit dans le rapport au texte – de Bertolt Brecht à Cesare Pavese – et circule de la France à l’Italie, en passant par l’Allemagne et l’Egypte : Chronique d’Anna Magdalena Bach (1962), Antigone (1991) ou encore Sicilia ! (1998), forment le socle d’une œuvre dense et emblématique d’une époque.

 Après la disparition de Danièle Huillet en 2006, Jean-Marie Straub poursuit son travail de réalisation et tourne une quinzaine de films en numérique, dont certains sont présentés en salle sous forme d’installations.

Deux films réalisés avec Danièle Huillet, Introduction à la «Musique d’accompagnement pour une scène de film.» d’Arnold Schoenberg (1972) et Toute révolution est un coup de dés (1977) rejoignent les collections du musée national d’art moderne.

La programmation est ici