Nuit des Invalides 2014 I ©nuitdesinvalides
Les 250 mètres de façade de la cour d’honneur de l'Hôtel des Invalides vont être à nouveau les témoins d'un spectacle son et lumière grandiose : La Nuit des invalides. Imaginé par Bruno Sellier, directeur artistique et scénographe, "l'art théâtral" se mêle ici "à l'image monumentale et aux hautes technologies". L’idée est de rendre au monument français la place qui lui revient, grâce à "la musique, les voix de grands comédiens et la projection d'images 3D sur les façades. Le tout pour donner un spectacle total qui rend une impression de dynamisme époustouflante."
L’illustre carré posé dans le septième arrondissement de Paris n'est pas que l'antichambre du tombeau de Napoléon. Les murs de l’Hôtel transpirent d'Histoire, revivent sous le feu de projections soudaines ; En synchronisation parfaite avec l'architecture. Couloirs, fenêtres, rideaux… tout s’animent. Cette quatrième édition va plonger le spectateur au cœur des fondations de Lutèce jusqu’à la gloire de la ville-lumière qu’est devenue Paris. Les anglophones pourront, 2 soirs par semaine, assister au spectacle dans la langue de Shakespeare. La bande son originale, également créée par Bruno Seillier, reste inchangée ; Servie par des voix de théâtre et de doublage à l’instar d’Allan Wenger qui œuvre pour le cinéma anglophone les voix de Michel Piccoli, Nils Arestrup ou encore Jean-Paul Belmondo. Ou encore celle de Sharon Man pour Marion Cotillard ou Diane Kruger. Le spectacle est dynamique, riches en sensations, respectueux des éléments caractéristiques : "Je ne veux pas écraser le monument sous les coups d’une virtualisation artificielle et fugace, explique Bruno Seillier. Je souhaite, au contraire, que la puissance de la technologie permette au monument de respirer, de changer d’atours et qu’un dialogue s’instaure avec lui". L’homme régit tous les détails qui composent le spectacle : effets visuels, exécution, scénario le tout au service du lieu : "Il est l’écrin, le réceptacle dans lequel l’idée va prendre forme, dans la contrainte et la sublimation", ajout-t’il.
Un monument riche d'HistoireFondé, il y a 350 ans par le Roi Soleil, l’Hôtel National des Invalides est un repère géographique de renom dans Paris. Avec ses 12 hectares, la petite cité -dans laquelle jardins, fossés, esplanades, cours et bâtiments offrent des fonctionnalités variées- peut crâner de la place qu’elle occupe dans le cœur des français. Nous sommes au 17e siècle. Louis XIV est tout-puissant, à la tête de l’un des royaumes les plus importants d’Europe. Mais cette domination a un prix, que paient presque tous les jours des milliers de soldats. Le roi aime faire la guerre. Il l’affectionne tellement que le pays connaît durant ses 54 ans de règne… pas moins de 33 ans de conflits, engendrant ainsi un flot d’estropiés, d’aveugles, de manchots et d’unijambistes en tous genres que rejetait le champ d’honneur. Il était impossible au roi de nier que la masse d’invalides est, de manière assez catastrophique, importante. Alors le monarque a dressé en 1674 par ordonnance, la fonction d’un bâtiment royal : l’Hôtel des Invalides. Comme Louis XIV ne crée rien sans magnificence, l’édification de l’Hôtel, destiné à devenir un luxueux asile pour soldats (faisant office d’hôpital, d’hospice, de caserne et de monastère), sera confiée aux plus grands artistes et architectes. Libéral Bruant concevra les plans, puis Jules-Hardouin Mansart, son élève, suivra les travaux. Les ornements et sculptures de l’Hôtel et de l’Eglise seront aussi exécutés par les grands maîtres de l’époque, tel Pigalle ou Coustou. Aujourd’hui, entre les mains de Bruno Seillier pour en réveiller la majesté.Patriotisme décomplexéLa Nuit aux Invalides insuffle un air patriotique qui fait du bien. Entendons par patriotisme, cet attachement que TOUS les français ont pour leur patrie, et qui se manifeste par la volonté de la défendre et de la promouvoir. Le protectionnisme, le nationalisme, voire par extension le racisme, n’y ont pas de place. "Les Invalides, c’est un écrin architectural où l’histoire suinte de chaque pierre, qui renferme un bijou, le musée de l’armée, dépositaire de notre riche passé militaire, résume le Général Christian Baptiste, Directeur du musée. Il était bon qu’un grand spectacle, au souffle puissant, s’empare des lieux, symbole de la France éternelle".
Déjà en 2010, un grand spectacle multimédia organisé sur l’esplanade des Invalides avait permis de commémorer le 70e anniversaire de l’Appel du 18 juin 1940 et de la naissance de la France Libre. Six ans plus tard, l’expérience sensorielle reste unique unique. En 2014, la narration du récit est à nouveau assurée par trois grandes voix : Jean Piat, Céline Duhamel et André Dussolier. Le 23 juin prochain, une soirée unique est organisée en faveur des chrétiens d’Orient sous le haut patronage d’Ignace Joseph III Younan, patriarche d’Antioche pour les syriaques catholiques, et Jean d'Ormesson, de l'Académie Française. Tous les bénéfices récoltés serviront à reconstruire l’école syriaque catholique de Bagdad. FG