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Critiques Séries : You Me Her. Saison 1. BILAN.

Publié le 07 juin 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

You Me Her // Saison 1. 10 épisodes.
BILAN


You Me Her s’inscrit parfaitement dans cette nouvelle mode Appatow-esque de raconter les histoires d’amour modernes. Il y a eu Love (Netflix), Almost There (Audience Network) et il est aussi You Me Her (Audience Network). En partant d’un sujet aussi simple que celui de la polyromance, You Me Her s’accorde à raconter quelque chose de nouveau et de très moderne dans le monde des séries romantiques. John Scott Shepherd à qui l’on doit Save Me (avec Anne Heche) mais aussi des comédies comme Super Papa (avec Tim Allen) ou encore 7 jours et une vie (avec Angelina Jolie) démontre ici qu’il n’a pas vraiment perdu la main. Il parvient à la fois à nous faire rêver, mais également à proposer quelque chose de légèrement plus neuf et câlin. On se sent bien devant cette série et je pense que c’est le but recherché. Tout est d’une simplicité déconcertante, sans jamais chercher à compliquer les choses plus qu’il n’en faut. Dans l’écriture c’est fin, c’est réfléchi et soigné. On a l’impression de voyager dans les sentiments de chacun des personnages, tout en permettant de réfléchir sur le problème du polyamour, du triangle amoureux et de ce que cela peut créer dans la vie de chacun tant au lit que dans la vie personnelle et professionnelle. Car il y a forcément des conséquences de partout et c’est pour cela que finalement You Me Her fonctionne bien.

Une vision "polyromantique" du triangle amoureux.

Côté casting, You Me Her a misé sur les bons chevaux. A commencer par Greg Poehler, frère d’Amy Poehler (Parks & Recreation) et qui avait déjà créé pour NBC et SVT (une chaîne suédoise) la petite comédie guillerette Welcome to Sweden (qui n’a malheureusement connu que deux saisons, à défaut puisque c’était déjà une belle bouffée d’air frais). Ici, il est juste devant la caméra ce qui lui permet de mettre en valeur son personnage se questionnant constamment sur la vie et ses enjeux. You Me Her n’est peut-être pas la meilleure série du monde, mais elle tente de s’imposer pour ce qu’elle est, rien de plus. A côté de lui, on retrouve Rachel Blanchard (Fargo) et Priscilla Faia (Rookie Blue), un casting féminin plutôt fort qui se fait souvent face dans de très jolies scènes. La réussite de You Me Her n’est pas forcément que dans son casting ou dans ce qu’elle raconte, mais également dans sa façon de faire briller de petits moments qui ressemblent plus à des chroniques de vie qu’autre chose. Ce qui apparaît au premier abord comme futile (des filles qui se chamaillent au lit, etc.) est une occasion de nous plonger encore un peu plus dans un univers farfelu sans être mis en scène de façon farfelu.

C’est très paradoxal mais You Me Her use alors de références (notamment Misery dans l’épisode 9) pour tromper l’oeil du téléspectateur et le sortir un peu du schéma de la comédie romantique classique. Bien que de nos jours, on retrouve des tas de références bien senties dans le monde de la comédie romantique, on le voit déjà dans Love, mais aussi et surtout dans The Mindy Project dans un registre un peu plus lointain puisque cette dernière est réellement une comédie alors que You Me Her a un angle plus tendre et dramatique que la série de FOX/Hulu n’a pas complètement. John Scott Shepherd a réussi à créer une histoire de monsieur et madame tout le monde, où l’on peut se retrouver dans certaines situations et peut-être un peu moins dans d’autres. You Me Her est donc une comédie charmante, avec un angle aussi un peu provocateur. Il faut bien avouer que ce n’est pas souvent que l’on assiste à des intrigues de ce genre là mais c’est aussi pour ça que j’aime bien cette comédie. En se reposant alors parfois un peu trop sur la romcom moderne et classique, You Me Her sait tout de même rester dans l’air du temps et attrayante. Pas seulement pour le charme de son casting, mais aussi le charme de sa narration.

You Me Her apparaît donc comme une série qui exploite son concept de plusieurs angles différents : romantique, sociaux et professionnels. Et bien que ces idées puissent être l’occasion d’assommer le téléspectateur de bons sentiments, cela s’avère être finalement bien différent et beaucoup plus lumineux. Il y a donc quelque chose dans le ton qui laisse au téléspectateur une vraie lueur d’espoir, ce qui rend le tout facile à binge-watcher. J’ai regardé une bonne partie de la saison de cette façon, en enchaînant les épisodes quitte à m’arrêter entre temps car il fallait bien dormir à un moment. Je pense que You Me Her était sur Netflix, elle serait un hit (que Love n’est pas par exemple). Greg Poehler est à mon sens la vraie révélation de You Me Her. Je l’avais déjà remarqué dans Welcome to Sweden mais je pense que cela va permettre de réellement lancer l’acteur. Si le renouvellement de You Me Her pour une saison 2 n’est pas acquis, j’espère sincèrement en voir un peu plus. Elle le mérite et nous aussi.

Note : 6.5/10. En bref, une jolie romcom pleine d’idées derrière une débordante simplicité.


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