L'auto ubérisation est la mode du moment. Comment la reconnaître ?
Votre entreprise vous dit : notre métier traditionnel est fichu. Nous devons nous réinventer. Et ce à partir de certaines de nos compétences. Celles liées aux "data" (terme à ne pas confondre avec "données"). Par exemple celles dont nous disposons sur nos clients. Elle va alors vider son activité principale de son argent pour nourrir des "spin off". La multinationale devient une holding pour start up. Curieusement, en ce qui concerne son fonctionnement central, elle demeure une bureaucratie, avec toutes ses lourdeurs, ses gros salaires et ses gros bonus, et les mêmes dirigeants qu'auparavant.
Le mouvement est nouveau en France, mais vieux aux USA. C'est ainsi qu'une entreprise comme Carlson Wagonlit est maintenant éditeur de logiciel. Le premier exemple d'un tel changement de peau est la société ENRON. D'opérateur de pipe lines, elle devient place de marché. Vivendi est aussi un désossage d'une activité traditionnelle pour financer l'achat de châteaux en Espagne.
Car on n'a aucune idée des raisons pour lesquelles les nouvelles activités gagneraient de l'argent. Et moins encore en quoi elles ont quoi que ce soit d'innovant : tout le monde fait la même chose ! C'est un acte de foi. Au mieux, il semble que ce mouvement corresponde à un gigantesque transfert de cash de l'économie réelle vers les coffres de quelques opérateurs habiles. Les promesses n'engagent que ceux qui les entendent.
(Et il n'est pas sûr que les anciennes activités soient aussi condamnées qu'on veut bien le dire... à suivre.)