Mohamed Ali I ©cultureboxe
L'ex-champion du monde des poids lourds souffrait depuis une trentaine d'années de la maladie de Parkinson. Ses dernières apparitions publiques le montraient très affaibli. Ses expressions n’ont pas pris une ride : "Je suis le plus grand", "I am the greatest" : l'emphase de cette tirade maintes fois lancée par Mohamed Ali ne suffit pas à quantifier la légende du boxeur le plus célèbre de l'histoire, qu'il a écrite un demi-siècle durant avec ses poings, un verbe acéré et un charisme fou."Je n'ai pas de problème avec les Vietcongs." Cette phrase prononcée le 17 février 1966 illustre son refus de rejoindre l'armée américainepour une guerre sans fin au Vietnam."Dans le ring, il y a un arbitre pour arrêter le combat si un combattant risque d'être trop blessé. La boxe n'a rien à voir avec la guerre et ses mitrailleuses, ses bazookas, ses grenades et ses bombardiers." Lors d'une manifestation contre la guerre du Viet Nam à Chicago en 1967."Ils ont fait ce qu'ils pensaient juste, et j'ai fait ce que je pensais juste", avait-il déclaré à propos de la volonté du gouvernement américain de le mettre en prison.Mohamed..."Vous n'êtes pas aussi bête que vous en avez l'air, j'ai vu votre femme" tirade lancé au président des Philippines Ferdinand Marcos, avant le "Thrilla in Manila", son troisième et dernier combat contre Joe Frazier. "Vous croyez que le monde a été choqué par la démission de Nixon? Attendez que je botte le cul de George Foreman. Je vole comme le papillon, pique comme l'abeille, ses poings ne peuvent pas toucher ce que ses yeux ne voient pas. Là, tu me vois, là tu me vois pas. George croit qu'il peut, mais je sais qu'il ne peut pas. Je me suis déjà battu contre un alligator, j'ai déjà lutté avec une baleine. La semaine dernière, j'ai tué un rocher, blessé une pierre, et envoyé une brique à l'hôpital. Je suis tellement méchant, je rends la médecine malade", avait il annoncé avant de reprendre son titre grâce à une victoire sur Foreman le 30 octobre 1974.
"Il (Dieu) m'a donné la maladie de Parkinson pour me montrer que je n'étais qu'un homme comme les autres, que j'avais des faiblesses, comme tout le monde. C'est tout ce que je suis : un homme", disait-il au cours d'une interview en 1987. Les médecins lui avaient diagnostiqué Parkinson, trois ans après sa retraite sportive en 1981. En 1996 aux JO du centenaire, à Atlanta, c'est un homme tremblotant mais irradiant que le monde regardait allumer la vasque olympique, au regard une émotion difficilement contrôlable. L'une de ses dernières apparitions publiques remonte à juillet 2012 lors de la cérémonie d'ouverture des jeux Olympiques de Londres. Paix à son âme... FG