UnREAL // Saison 2. Episode 1. War.
Comme chaque saison dans une télé-réalité, on prend les mêmes et on recommence. Il y a donc toujours des tas de personnalités typiques que l’on retrouve d’une année à l’autre, incarnées par des personnages totalement différents. C’est ce qui se passe dans ce premier épisode de la saison 2 alors que la nouvelle saison d’Everlasting commence à prendre quartier. La première saison d’UnREAL était excellente et c’était même une invitation à découvrir la télé-réalité autrement, sous un angle plus cynique et beaucoup plus critique. De ce fait, cette saison 2 avait pour but de construire quelque chose de différent, car UnREAL doit rester l’une des séries dramatiques les plus innovantes de ces dernières années. Et elle le reste en tout cas après ce premier épisode. Si je suis reste convaincu, Lifetime semble l’avoir été elle aussi puisqu’elle vient d’annoncer le renouvellement de la série pour une saison 3 avant même de connaître les audiences de cette seconde salve d’épisodes. On retrouve alors Quinn et Rachel, deux personnages emblématiques de la première saison qui font fonctionner la machine du début à la fin. UnREAL n’oublie pas ce qui faisait le caractère le plus intéressant de son histoire au départ : Argent. Sexe. Pouvoir. Trois mots qui sont très importants dans le domaine de la télé-réalité ou en tout cas d’Everlasting.
Quinn a réussi à virer Chet, son ex amant et ex patron, prenant sa place au passage afin que Rachel puisse prendre la place de Quinn en tant que showrunner d’Everlasting. Le duo est parfait et continue de dérouler la place qu’il impose dans les choix et la narration de l’émission. C’est un duo qui fonctionne d’autant plus qu’il y a une vraie prise de pouvoir qui va bien au delà du contrôle de l’émission. UnREAL tente de présenter Rachel et Quinn comme des femmes émancipées, libérées de l’homme et qui ne cherchent qu’à croquer dans la pomme. Ce qu’elles font d’ailleurs très rapidement et l’épisode ne compte pas s’arrêter à de simples images d’Everlasting tendres et larmoyantes afin de nous remettre dans le bain. Non, UnREAL veut faire tout le contraire. Le duo veut par exemple changer le visage du Bachelor de cette année en prenant Darius, une star du football qui a une réputation qui a été ternie par le passé. Ils veulent faire la saison la plus grandiose du programme et c’est ce qu’ils comptent faire avec lui en première ligne. J’aime bien la façon dont Quinn défend son bout de fromage en disant qu’elle veut Darius et pas un autre blanc bec.
Dans un sens, UnREAL montre à la fois le fait qu’il y a besoin d’une évolution des moeurs dans la société et notamment dans les bachelors de télé-réalité mais qu’il y a aussi une sorte de racisme derrière puisque mettre un afro-américain ici simplement car il est afro-américain c’est déjà too-much. Mais UnREAL assume sa façon de parler de la télé-réalité car elle ne prend pas de pincettes et représente le tout avec une vraie vive énergie. Quoi qu’il en soit, cet épisode introductif sait très bien où il met les pieds et ce qu’il compte faire des personnages. L’univers s’étend sans pour autant oublier le passé (et donc la saison 1). Il y a des tas de références bien senties et toujours une réflexion sous jacente sur le monde impitoyable de la télé-réalité. UnREAL n’a pas perdu de son acidité et c’est très bien comme ça, en espérant que la suite soit d’aussi bonne facture bien entendu.
Note : 8.5/10. En bref, belle reprise en main.