Un mois à la campagne de J. L. CARR

Par Lecturissime

Durant l'été 1920 eux rescapés de la grande guerre se retrouvent dans la campagne anglaise.

Tom Birkin est chargé de restaurer une fresque médievale dans l'église d'Oxgodby quand Charles Moon, archéologue cherche une tombe du XIVème siècle dans le champ près de l'église. Tous deux sont mandatés par une vieille dame qui a laissé un legs pour ces recherches : elle pensait en effet qu'une fresque monumentale était recouverte de chaux dans l'église, et elle supposait qu'un très ancien ancêtre ayant vécu au XIVème siècle était enterré à côté du cimetière (en raison de son déshonneur). Cinquante ans plus tard, Tom Birkin nous raconte cet été inoubliable passé au sein d'une petite communauté, aux côtés de cet archéologue avec qui il sympathisera, et enchanté par la jeune femme du pasteur au charme piquant.

"Ah le bonheur de ces journées-là... bien des années plus tard, il me hantait encore. Parfois, quand j'écoute de la musique, je retourne là-bas, et j'y retrouve tout intact. Cet été qui n'en finissait pas. Le beau temps, jour après jour, les voix qui s'appelaient à la nuit tombante, à l'heure où les fenêtres s'éclairaient ici et là, trouant l'obscurité. Et le murmure des blés sous le vent de l'aube, et l'odeur chaude des épis prêts pour la moisson. Et ma jeunesse.

Si j'étais resté là-bas, y aurais-je vécu heureux ? Non, je ne le pense pas. Tout change, ceux que nous aimions s'en vont, vieillissent, disparaissent, et peu à peu retombe cette ardeur qui nous faisait croire à chaque instant que l'instant d'après serait encore plus beau. C'est maintenant ou jamais ; il faut prendre le bonheur quand il passe." p. 105

Publié en 1980, Un mois à la campagne est un roman au rythme lent comme les jours qui s'écoulent. Il a obtenu le Guardian Prize et a été adapté au cinéma en 1987 par le réalisateur irlandais Pat O'Connor, avec Colin Firth dans le rôle de Birkin et Kenneth Branagh dans celui de Moon. C'est un roman aux accents proustiens, chantant ce temps qui ne reviendra pas, ce bonheur qui était là sans qu'on le sache, juste dans l'écoulement des jours et dans la plénitude des minutes heureuses...

D'autres avis : Repéré chez ? Je ne me souviens plus ...

Un mois à la campagne, JL. Carr, traduit de l'anglais par Pierre Girard, Actes sud, 1992, 144 p., 15.50 euros