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HIGH-TECH & NET > Le français OVH brille sur le web et les serveurs informatiques

Publié le 06 juin 2016 par Fab @fabrice_gil
Spécialiste du "cloud" et numéro trois mondial de l'hébergement de sites internet, OVH est une licorne plutôt discrète, succès indiscutable de la "French Tech" très attachée à ses racines familiales et à son ancrage roubaisien.

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Emmanuel Macron avait participé à l’inauguration du premier bâtiment du Campus d’OVH, construit sur une friche industrielle de Roubaix I ©Philippe Huguen-AFP


Le siège est inexpressif, dans un quartier un peu excentré de Roubaix, assez boueux dès qu'il pleut. Un bâtiment anonyme, un parking, un chantier, des contrôles très stricts à l'entrée... Une tour domine l'ensemble : elle abrite l'un des 17 datacentres du groupe. L’accès y est strictement interdit. Le tout nouveau "campus" du groupe a été inauguré au mois de février dernier par le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, sur un terrain adjacent. C'est un vaste espace de travail calme, où se sont installés les employés de l'assistance aux clients. Avec baby-foot et tables de ping-pong, comme il se doit dans la nouvelle économie. Une bonne moitié des 1.300 employés d'OVH vivent aujourd'hui à Roubaix, mais l'endroit doit tripler de volume d'ici trois ans pour occuper un millier de jeunes diplômés. Le projet est à la mesure des ambitions de l’hébergeur, qui entend passer le cap du milliard d'euros de chiffre d'affaires d'ici 2020. "Les choses avancent très vite ! On est sur un rythme de croissance de l'ordre de 30% par an", indique le directeur général Laurent Allard, qui a reçu nos confrères de l’AFP. Il invite à faire le calcul, à partir des 254 millions d'euros du dernier exercice (décalé, achevé fin août 2015) : OVH dépassera largement les 300 millions. Quant aux bénéfices, l’homme se contente de dire que l'entreprise est rentable, et qu'ils sont tous réinvestis dans l'activité. Le groupe est resté depuis sa fondation en 1999 (avec 50.000 francs soit 7.622 euros) aux mains de la famille Klaba, arrivée de Pologne neuf ans plus tôt.Si OVH fait référence à Oles Van Herman, le surnom du fondateur Octave Klaba -fou de heavy metal- quand il faisait ses études, l'abréviation peut aussi vouloir dire "On vous héberge" : avec 18 millions d'applications web hébergées, le groupe est numéro un européen en la matière, et numéro trois mondial. Il prend également en charge la réservation des noms de domaine. OVH s'est également fait une spécialité des serveurs dédiés aux entreprises, décentralisés dans ses murs. La société roubaisienne revendique la première capacité physique dans le monde, avec ces derniers temps un fort accent mis sur le "cloud", qui permet de louer sa puissance informatique à la demande, pour faire tourner des logiciels.Handmade"Si vous prenez le marché informatique mondial, 90% de la dépense en infrastructures est toujours réalisée chez les clients. On n'est qu'au tout début de l’histoire !", note Laurent Allard. "Le modèle OVH, c'est arriver à innover partout et tout le temps, mais de manière industrielle, avec un déploiement massif de tous les produits", explique-t-il, fier de servir un million de clients dans 130 pays. S'il est si confiant dans la poursuite du développement du groupe, c'est aussi qu'OVH bénéficie d'une arme secrète mise au point par Henryk Klaba, père d'Octave. Ingénieur de son état, il a inventé un système de refroidissement hydraulique des serveurs permettant de se passer de climatisation, et donc de sabrer dans la facture d'électricité. Tout est d'ailleurs "handmade", des 250.000 serveurs au mobilier des bureaux, ce qui permet, de réduire les coûts. A la demande de nombreux clients étrangers qui préfèrent que leurs données soient hébergées dans leur pays, OVH compte maintenant investir près d'un milliard d'euros, pour ajouter 12 datacentres aux 17 existants (13 en France et 4 au Canada), principalement aux Etats-Unis, en Asie et dans divers pays d'Europe. La société, qui a jusqu'à présent financé son expansion en s'endettant et par autofinancement, pourrait maintenant faire appel à des investisseurs privés. En attendant, OVH est d'ores et déjà une licorne dotée d’une capitalisation dépassant le milliard de dollars. "Aujourd'hui, notre niveau de marge, les perspectives de croissance, etc., nous positionnent dans cet ordre de grandeur". FG

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