Il y a dans l’introspection
l’œil du désordre
L’oeil des dérives
Des continents qui se séparent
des abîmes qui se touchent
Le regard aimanté par le sentiment
de la fin proche
Une sorte de mort
Mais aussi un rebond
la vie qui reprend ses droits
de constructeur
Il y a dans l’analyse
des trous des pleins et un peu d’écume
La marge
Des bordures lumineuses
Et ce quelque chose
qui ne s’invente pas
Mais se contient s’isole
Le sourire amer du quotidien
aux dents pugnaces
Le rien dans le tout
dans sa puissance démiurgique
Un dieu qui revient de loin
***
L’aimantation du poème
y songer ?
Toutes ses failles
qui semblent courir
Le long d’une existence
qu’on aimerait désinvolte
Mettre un mot
un langage
Une langue à tout cela
Donner de la voix
du ressort
L’universalité
Tous ces trous qui attirent
le dire
***
Les mots sont les mains
de l’autre
Ses cicatrices
Ils consolident le temps
essaient
Chaque vocable suspendu
aux lèvres du silence
Quand prendre forme
et décliner le prolonge
Saura peut-être
mettre en hauteur
Le signe
***
Tu dormais dans le déjà
les yeux perdus dans le silence
Tu chantais juste ta chanson
la gloire polissait les mots
C’était hier
Aujourd’hui le vent a tout pris
le temps de comprendre
C’est un air entendu un simulacre
la gloire a les épaules roides
Tu marches absent
dans un mouvement de défaite
Il te faudra rêver encore
abandonner le paraître
Fixer l’étoile
Extraits de « Chaque pas est une séquence » Eric Dubois, Editions Unicité, 2016,