Les conflits armés et la violence, l’insécurité alimentaire et la sous-nutrition, les épidémies et les catastrophes naturelles, ainsi que la pauvreté extrême, sont autant de fléaux auxquels les populations doivent faire face.
A cette époque de l’année, l’ensemble de ces difficultés affectent particulièrement les foyers les plus vulnérables. « Nous sommes à la veille d’une période de soudure, ou de pénurie. Cette période survient lorsque les familles épuisent leurs réserves de nourriture, en juin, et dure jusqu’à la récolte suivante, en octobre », précise Alexandre Le Cuziat, directeur régional des opérations. « Malgré les bonnes récoltes au cours de la dernière saison agricole, nous restons très vigilants dans ces pays et régions vulnérables où les indices d’insécurité alimentaire et de sous-nutrition sont déjà élevés ».
Malgré de bonnes récoltes en 2015 et 2016, la situation nutritionnelle dans ces zones est préoccupante.
Les conséquences des conflits et de la violence ont profondément aggravé l’impact des vulnérabilités chroniques et des crises récurrentes dans les communautés du Sahel. La région compte plus de 800 000 réfugiés et déplacés internes. Dans le nord du Mali, à la frontière entre le Niger et le Nigeria, les conflits armés, notamment dans la région de Diffa, ont un impact direct sur la production agricole.
Au Sénégal et en Mauritanie, ce sont les événements climatiques extrêmes tels que les sécheresses ou les inondations qui entrainent l’insécurité alimentaire : les régions de Podor et Guidimakha ont des indices de sous-nutrition qui dépassent respectivement 18% et 15%. Ces indices excèdent le seuil d’urgence établi par l’Organisation Mondiale de la Santé.
« Le déficit prolongé de pluies ces dernières années a conduit à une diminution de la production agro-pastorale et par conséquent à un prolongement de la période de soudure. La partie de la population la plus vulnérable voit ses mécanismes de résilience s’épuiser. Ils sont remplacés par d’autres stratégies de survie négatives et qui pourraient détériorer leurs moyens de subsistance », déplore le directeur.
De plus, certains services basiques présentent des lacunes : l’accès à l’eau et à l’assainissement est restreint, les pratiques d’hygiène et de soin sont inadéquates et les systèmes de santé fragiles. « Le renforcement du personnel et des infrastructures sanitaires, la vigilance et la prévention restent essentiels pour maintenir à distance la sous-nutrition et d’autres maladies ».
1 enfant sur 5 au Sahel meurt avant d’atteindre 5 ans. Les populations sahéliennes ont besoin de recevoir une assistance : un tiers des décès d’enfants est associé à la sous-nutrition.
Quelques chiffres :
- 150 millions de personnes vivent dans la région du Sahel
- 23,5 millions de personnes n’ont pas suffisamment de ressources pour se nourrir
- 6 millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence
- La région compte 4,5 millions de réfugiés, déplacés ou rapatriés
- 5,9 millions d’enfants sont touchés par la sous-nutrition
- 2 milliards de dollars sont nécessaires afin de répondre à cette situation.
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