Alexandre Camarasa, à Rio pour rêver plus grand

Publié le 06 juin 2016 par Playeur.co @playeurco

Entretien pour le blog playeur.co avec Alexandre Camarasa, le capitaine de l’équipe de France de water-Polo qui s’est qualifiée pour les Jeux Olympiques de Rio.

Alexandre, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Alexandre Camarasa, je suis le capitaine de l’équipe de France de waterpolo et je joue aussi au poste d’attaquant de pointe avec les nageurs de Marseille. Je fais 1,93m pour 100kg.

Tu joues depuis toujours dans le même club, le cercle des nageurs de Marseille, c’est quelque chose d’important pour toi?

Oui, c’est très important. Par contre à 19 ans, j’ai été prêté 1 an à Aix-les-Bains pour mais je suis revenu dès l’année d’après. De toute façon j’étais parti là-bas dans l’optique de revenir le plus vite possible car j’ai toujours voulu intégrer l’équipe 1 de Marseille. Je savais que partir 1 an dans un club un peu moins huppé mais qui me permettrait d’avoir un peu plus de temps de jeu, allait être bénéfique pour ma carrière future alors je n’ai pas hésité.

Le waterpolo français a fait parler de lui dernièrement avec la qualification pour les JO, raconte nous un peu cet exploit ?

C’est incroyable. Si on m’avait dit qu’on serait qualifiés pour les jeux je n’y aurais jamais cru sincèrement. On a beaucoup travaillé pour en arriver là, ça fait des années que notre groupe vit ensemble et travaille très dur. Ce n’est pas arrivé par hasard, on est allé chercher ces places même si peu de personnes auraient parié sur nous.

Les JO, le village olympique c’est un rêve de gosse non ?

Bien sûr, avant tout je suis un fan de sport. Dès qu’il y a un français qui performe j’essaie de le regarder. Donc oui je me souviens que je regardais les grands champions aux J.O et je me disais que c’était mon rêve d’y aller. Au final, en faire parti c’est la consécration pour un sportif. J’ai vraiment hâte.

Quel sera votre objectif à Rio ?

Faire le mieux possible, jouer match après match et en gagner le plus possible. On avait seulement gagné contre l’Espagne qui sera dans notre poule à Rio, lors d’un tournoi amical sinon, on avait perdu contre toutes les autres. C’est pour ça que l’on y va sans pression, juste avec la volonté et l’envie de faire le meilleur résultat possible. Malgré tout, on va beaucoup travailler pour arriver là bas avec la meilleure préparation possible. Je fais confiance à notre coach pour ça ! En tout cas, oui faire au mieux sans avoir de regrets et montrer que le waterpolo français existe et qu’il faudra compter sur nous pour les prochaines années.

Le water polo est peu médiatique en France, peut-on en vivre ?

Oui mais ce n’est pas comme le foot ou le hand où on peut emmagasiner beaucoup de capital. La plupart des joueurs de l’équipe de France ne font que ça, cela nous permet de vivre convenablement mais rien de comparable au foot par exemple. Pour moi le manque de médiatisation n’est pas vraiment un problème car je ne cours pas après, mais des fois je me dis que l’on s’entraine tellement dur que cela mériterait un peu de reconnaissance. Par exemple, quand on joue et que les tribunes sont presque vides ça fait mal au cœur parce qu’on donne tout pour ce sport, on fait énormément de sacrifices. C’est pour ça que d’être qualifiés pour Rio c’est vraiment notre cadeau !

Comment se passe une semaine type d’entrainement pour toi ?

Une journée type s’organise comme cela : je suis de 8h45 à 10h15 à la salle de musculation, ensuite je vais dans l’eau jusqu’à 12h. La matinée est dédiée à la natation, tout ce qui est technique et physique : on fait des sauts, des oppositions avec les coéquipiers, etc. Tout le côté tactique, on le travaille le soir de 18h45 à 21h où on s’entraine sur le placement, les contres attaque, etc.

Quelles sont les qualités principales que doit posséder un bon joueur de water polo ?

Pour qu’un joueur de waterpolo soit vraiment bon, il faut qu’il soit complet. Il faut qu’il nage très vite, qu’il soit fort, qu’il ai de l’explosivité, de l’endurance, de la précision pour le shoot, de la vitesse d’exécution, du sens technique et tactique. Le polo c’est très complexe, on est tout le temps dans l’eau, tout le temps à la musculation, on ne s’arrête jamais.

Si tu devais citer un athlète qui, pour toi, représente les jeux olympiques ?

J’ai beaucoup d’athlètes qui me viennent à l’esprit mais je pourrais citer Michael Phelps, Usain Bolt, David Douillet, Teddy Rinner, toute l’équipe des handballeurs français qui sont incroyables. En tant que poloïste, il faut s’inspirer d’eux, car ils font vraiment rêver par leur palmarès. Et il y a aussi Tony Estanguet qui est un très grand champion et il représente toutes les valeurs de l’olympisme. Je peux aussi citer l’escrime, le volley… Tous les grands noms français en fait.

Jack’s