[Critique] RETOUR À LA FAC

Par Onrembobine @OnRembobinefr

[Critique] RETOUR À LA FAC

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Titre original : Old School

Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Todd Phillips
Distribution : Will Ferrell, Luke Wilson, Vince Vaughn, Jeremy Piven, Ellen Pompeo, Juliette Lewis, Elisha Cuthbert, Seann William Scott…
Genre : Comédie
Date de sortie : 13 août 2003

Le Pitch :
Trois amis nostalgiques de leurs jeunes années décident de créer une fraternité universitaire. Malheureusement pour eux, le doyen, un ancien camarade de classe frustré, va leur mettre des bâtons dans les roues…

La Critique :
Au début des années 2000, Todd Phillips n’est pas encore l’homme de la saga Very Bad Trip. À son actif, le réalisateur n’a qu’un seul film, soit Road Trip, une comédie dans le genre d’American Pie, qui a fait son petit effet auprès d’un public en demande à l’époque de sa sortie en 2000. En 2003, quand il livre Retour à la Fac, Phillips signe du même coup ce qui restera son meilleur long-métrage. Son coup d’éclat !

En soi, Retour à la Fac ne raconte rien d’exceptionnel. Une bande de trentenaires, ados attardés, décide de monter une fraternité et de mettre à sac un campus universitaire, histoire de renouer avec l’ambiance de leur jeunesse. Mais le film a dans sa poche, trois atouts de choix, à savoir ses acteurs. En première ligne Will Ferrell, qui n’est pas lui non plus vraiment connu en dehors du cercle des fans de comédie qui lui vouent justement déjà un culte. Ici, l’acteur est fantastique, faisant de chacune de ses scènes des sommets de gaudriole et offrant, à chacune de ses répliques ou presque, une bonne occasion de se marrer. Y compris quand on a déjà vu le film 15 fois. Avec Retour à la Fac, qui est d’ailleurs sorti en salle la même année que l’excellent Elfe, Will Ferrell révèle pleinement son génie au monde. Parfait en ancienne machine de guerre festive (Frank le Tank), il incarne également à lui tout seul le discours discret du film, qui analyse à sa façon le délicat passage à l’âge adulte. Même si au fond, il ne s’agit pas vraiment de celui qui domine le casting sur le papier (il s’agit plutôt de Luke Wilson), c’est lui qui captive le plus l’attention et qui donne le La à tous les autres.
Bien sûr, Vince Vaughn, Luke Wilson, Ellen Pompeo (de Grey’s Anatomy) ou encore Jeremy Piven ne déméritent pas. Tout comme les seconds rôles, parmi lesquels on retrouve des têtes connues. Leur alchimie est parfaite et l’ambiance qu’ils arrivent à porter tout du long finit immanquablement par sublimer le scénario basique.
De ce fait, beaucoup des séquences de Retour à la Fac font presque office de sketchs. On pense ici à la scène de la piscine avec Will Ferrell ou au mariage en début de métrage, sans oublier le fameux moment où les héros passent l’examen qui leur permettra de légitimer leur fraternité auprès du conseil de la fac. Autant de moments mémorables, parcourus de punchlines savoureuses, qui ont en plus le mérite de remarquablement résister au passage du temps.

Les comédiens s’entendent bien. Todd Phillips pour sa part, leur laisse les coudées franches, probablement conscient que c’est eux qui confèrent à son film une valeur ajoutée sans laquelle il ne serait qu’une énième comédie.
Ainsi, cette version « adulte » d’American Pie ne s’impose pas vraiment de limites et parvient au final, à toucher au vif à plusieurs reprises, sans se départir d’une fougue qui fait également beaucoup dans l’attraction que le métrage exerce.
Cela dit, il faut préciser que Retour à la Fac ne remplira pleinement son office qu’auprès des fans des acteurs impliqués et de ce genre de comédie. Les codes sont là et bien là, les ficelles sont visibles, mais au fond, la démarche est assumée. Une démarche par ailleurs assez curieuse, Philipps ayant en effet voulu livrer une version comique de Fight Club. Sans aller jusqu’à dire qu’il a réussi, on peut par contre souligner sa bonne volonté et surtout l’excellente tenue du film dans son ensemble.

Mais au fond, au-delà de tous les arguments qu’on peut mettre en avant pour louer les qualités de Retour à la Fac, le plus important reste sa capacité à déclencher les rires. Il est drôle. Très drôle. On ne s’ennuie jamais, la bande-originale est aux petits oignons, le lâcher-prise est encouragée et à la fin, on peut même en apprécier la morale, certes très « américaine » mais également très sincère.
Et si il s’est pris quelques taules pas piquées des vers, en France notamment, où la critique n’a pas vraiment saisi le « génie » de l’entreprise, le film a su se constituer une solide communauté de fans qui eux, n’ont pas boudé leur plaisir.

@ Gilles Rolland

  Crédits photos : Paramount Pictures