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François Guérif à la Librairie L'Établi d'Alfortville (94)

Publié le 06 juin 2016 par Onarretetout

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Il semblait naturel que, pour fêter ses sept ans, la Librairie L’Établi, à Alfortville, invite François Guérif, fondateur de la collection Rivages / Noir, et Philippe Blanchet, qui dirige les éditions Rivages Rouges, et a mené avec le premier les entretiens qui viennent d’être publiés. Mené ne convient sans doute pas, puisque les deux racontent que ces échanges se sont déroulés plutôt sous le mode de conversations libres et passionnantes. Comme le fut la rencontre ce dimanche 22 mai.

Qu’est-ce que le roman noir ? Pour François Guérif, c’est d’abord de la littérature, et une littérature qui s’inscrit dans la transgression, et s’appuie sur une certaine vérité sociologique. C’est un genre qui bouscule un certain ordre. Ce qui compte, c’est l’écriture. C’est par l’écriture que l’éditeur choisit l’auteur, et, comme l’écrit ailleurs Patrick Manchette, « la révolution, ça commence par l’écriture ». 

La façon dont il parle de la traduction éclaire aussi la précision du travail littéraire. Parfois il faut s’attacher au sens, parfois au rythme, parfois aux sonorités. Tout cela prend beaucoup de temps et les exemples ne manquent pas de paragraphes qui exigent une journée entière. Une bonne traduction est bien plus qu’une transcription, plus qu’une adaptation à une autre langue, cela relève bien de l’hospitalité, de l’accueil.

À la question du choix d’un premier roman pour le numéro 1000 de Rivages / Noir, François Guérif montre bien qu’il n’a pas le goût des commémorations. Il ne s’agissait pas, pour l’éditeur qu’il est, de se tourner vers le passé mais bien plutôt de considérer qu’il fallait prendre résolument le parti de l’inédit. Et le choix s’est porté sur Gravesend, de William Boyle.

On aurait pu écouter encore et encore François Guérif, à propos de Robin Cook, de Jim Thompson, de James Ellroy, de Denis Lehane, de David Peace,  autant d’aventures humaines, de littérature et d’amitié. Cette rencontre, comme le livre d’entretiens Du Polar, a donné envie de lire ces auteurs, même à celles et ceux qui n’en étaient pas a priori lecteurs.


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