Publication:
"Man In Blue VII" est le 7e portrait d'une série signée Francis Bacon. Exposé à la Biennale de Venise en 1954, il représentait l'œuvre majeure du pavillon britannique. Une pièce rare, issue de la collection Zeineb et Jean-Pierre Marcie-Rivière, vendue chez Christie's à Paris le 8 juin. Il se visite tous les jours jusqu'au 8 juin.
"Man in Blue VII", le chef-d'œuvre du peintre figuratif britannique, maître des distorsions intérieures, s'inscrit dans la série des portraits initiée au début des années 50. Après les hauts dignitaires de l'Eglise et sa célèbre - et polémique - réinterprétation du portrait d'Innocent X par Vélasquez, Bacon s'en prend ici au nouveau "veau d'or": le monde capitaliste dont il pressent la violence.
Présence sombre sur fond oscillant entre le bleu marine et le noir, âme perdue, enfermée dans un système implacable et solitaire: le maître de la tragédie peint ici un homme d'affaire de passage resté anonyme, rencontré au bar de l'Imperial hôtel de Henley-on-Thames. Il s'agit-là de l'une des rares représentations d'après nature de l'artiste qui préférait travailler à partir de photographies. En 1954, la technique de Francis Bacon a évolué, il utilise désormais des fonds par application de fines couches d'huile et de térébenthine, la matière peinte devenant plus transparente et fluide. Le coup de pinceau est plus vigoureux et le bleu plus velouté.
Également sur Le HuffPost:"Rendre le cri humain": tel fut le sujet de toute sa vie, ce qu'exprime particulièrement bien "Man in blue VII". Les dents blanches d'un sourire grimaçant traversé de vanité, col montant éclatant de respectabilité... Bacon déforme le portrait au-delà des apparences. Une cage pour décor, verticalité d'un fond lacéré et luisant. "L'art moderne veut le sourire sans le chat", affirmait Bacon citant Paul Valéry, il signifie par là qu'il veut la sensation sans l'ennui du moyen de transmission. "Man in Blue VII" est la figure même du sensationnel que chaque spectateur reçoit ici en pleine face. "Une sensation vive, violente, au plus prêt du système nerveux."
Lire aussi: * Pace Gallery à Paris * La sculpture à double visage et multi-facettes de Catherine Ikam * Gérard Fromanger ravit la foule * Pour suivre les dernières actualités en direct sur Le HuffPost, cliquez ici * Tous les matins, recevez gratuitement la newsletter du HuffPost * Retrouvez-nous sur notre page Facebook