Le Grand SoirC'est avec un planning minuté aux petits oignons que nous investissons à nouveau la place. Sans doute passons-nous à côté de quelque chose de chouette pour ce qui est de la tribu australe de No Zu qui aux dires de nombre de festivaliers, aura mis le feu à la Grande Salle avec son set bigarré et festif. Dont acte.
Le meilleur est à venir.Lush-bottes bluesCouresy of Miss Raffides Bois Jolis
C"est une mode ; ils se reforment tous ! Comme si on avait besoin de ça ! Les shoegazers noisy pop, enfantés par camions dans le sillage des fondamentaux The Jesus and Mary Chain et autres My Bloody Valentine : les Ride, Slowdive et maintenant les filles de Lush, remettent ça sans toujours disposer du même talent que leurs chefs de file.
Heureusement Mikki la chanteuse principale se montre plutôt accorte, et s'enquiert même du devenir européen britannique en promettant de tenir compte de la vibe française. Parce que ses deux autres acolytes du devant de scène tirent de ces gueules qui nous font dire que Lush quoi ! Y'a pas de quoi se montrer aussi sérieux pour si peu. Set sympatoche avec des morceaux tournant un peu toujours autour des quatre mêmes accords ; mais pour qui l'ignorait encore, Lush est un groupe mineur de la scène shoegaze, un avatar, une série B. Voila, c'est dit.
"Passez à côté de ça et ayez l'air con dans 10 ans" op.cit (Youri Lanquette)copiyight Gaël BouquetOn le sait, Algiers suite à un grand nombre de demandes, a été reprogrammé une heure plus tôt, afin de ne pas être concomitant au gros poisson prévu ce jour, et d'éviter un cas de conscience à plus d'un festivalier. Ce qui donne lieu à des scènes cocasses, puique on the spur of the moment ou bien après le set, certains s'exprimeront en bien (ou en mal) sur le groupe de Franklin James Fisher sans savoir de quoi il retourne, les prenant pour le groupe initialement programmé.Ceux "qui savent" ne bouderont pas leur plaisir et ce dès l'hilarant soundcheck où le leader d'Algiers, tantôt en anglais, tantôt dans un français impeccable assène ses directives de son.
Et vocalise irrésistiblement en mode Marianne James, l'horripilante diva de la Nouvelle star, pour chauffer sa voix.
Que dire qui n'ait été dit ? Le show est grandiose. Franklin James Fisher déchaîné, feule, crache, effectue des pas de danse que n'aurait pas renié Bambi. Se jette à terre, dans la fosse, court, se tape sur le torse, en transe comme possédé : la soul gospel teinté de blues et d'indus d'Algiers passe aisément l'épreuve de la scène si tant est qu'on en doutât., Et à en juger les réflexions recueillies en salle de presse, met à genoux plus d'un journaliste. Bouleversant. Intense. Magique.
Tim Gane à être connu...metrolyrics.comLorsqu'en 2010, la fin du couple Sadier/Gane fait exploser Stereolab, nombre d'étourdis dont votre serviteur, perdent la trace de Tim Gane, qui - ce sont ses dires d'après concert- ne tourne pas beaucoup. Il faut donc rendre justice aux programmateurs du #TINALS 2016 d'avoir songé à redonner une visibilité à ce monstre sacré de l'indie britannique. Collaborateur entre autres de High Llamas, Add N To (X) , c'est en compagnie du premier batteur de son légendaire groupe et d'un deuxième acolyte que Tim Gane met les voiles sur Cavern of Anti-Matter, sorte d'aréopage kraut psyché. On le sait, les feux de la rampe ne sont guère l'apanage de notre homme ; ici tout, loin de tirer la couverture à soi., sera instrumental. Et sur la nouvelle scène dite "Mosquito", d'enchaîner un délice de mélodies entêtantes et frappées du sceau vintage des Mellotron, Korg et Farfisa de feu Stereolab. Interrompu de manière abrupte pour cause d'horaire atteint voire dépassé, le set - là encore vérifié en conférence de presse - aura été perçu comme excitant de bout en bout, l'une des révélations du festival !
Air paissent and loventGrosse affiche du jour, et généralement de cette édition du TINALS, les Air en résidence à Paloma t peaufinent leur tournée d'été. La veille à la mythique Primavera, ils sont ce soir en configuration best-of de leurs succès sur la Flamingo.
Dès les premiers titres mous du genou au possible ("Venus","Cherry Blossom Girl"), on sent que le duo versillais n'y est pas.Ou alors en mode pilote automatique. Tout cela est terne, amplifié par un son déficient (synthés voix inaudibles sur "Don't Be Lighr"), des infra-basses pénibles : comme à son habitude Godin est le bassiste en chef, mais est plus souvent qu'à son tour relayé par les machines compte tenu du line-up restreint (un autre synthé plus un batteur en plus de son binôme). L'affaire ne s'arrange pas avec une paire de titres chiants extraits de ses moins bons albums (les plus récents hors B/O).Alors bien sûr, les grands titres sont joués. Néanmoins on a connu Jean-Benoit Dunckel, devenu une sorte de Christophe Alévèque bien mis, plus inspiré. Car ce soir ce sont les tubes qui portent Air et non hélas,l'inverse.
Devine qui vient Dinosaur ce soir...
Pour tous ceux qui avaient raté le trio du Massachussetts lors de sa précédente venue pour le premier TINALS, séance de rattrapage ce soir. Et toujours la formule d'origine avec J Mascis à la guitare et aux grognements, Lou Barlow - enfin la tignasse de Lou Barlow - à la basse toute Môtôrheadienne et Murph aux fûts.Doté d'un mur de Marshall impressionnant, le show clôturant la grande scène extérieure, n'est pas toujours empreint de la plus grande musicalité - on note par exemple un nombre de pains déraisonnable sur "Out there" où Jay et Lou ne partagent pas c'est sûr, la même tonique.
Mais la voix nasillarde du leader emblématique se fait entendre (ce qui ne sera pas toujours le cas sur la grande scène), les soli sont juteux et nombreux ; bref sont réunis tous les ingrédients d'un show de Dinosaur Jr. Avec en prime leur célèbre reprise bordélique et speedée du "Just Like Heaven" de Cure. Les riverains de Bezouce vers lesquels n'a pu manquer de parvenir tout ce barouf, n'en demandaient certainement pas tant.....
To be continued...