TINALS, 4ème du nom donc. Déjà, serait-on tenté de dire, tandis que les esgourdes encore remplies du cru précédent, on a conscience que cette nouvelle mouture bénéficie d'un décalage bienvenu d'une semaine, intempéries obligent !
Cette année, le festival passe à la phase supérieure avec la création d'une deuxième scène extérieure, la Mosquito, qui on le subodore au vu du line-up, apportera forcément son lot de surprises. Agencé différemment au niveau de ses stands, le site offre une profondeur nouvelle et c'est tant mieux !
En attendant, c'est tout juste sortis des bouchons de la périphérie nîmoise que l'on s'apprête une nouvelle fois à en découdre.
Apéro Ty
C'est à Ty Segall et son escouade d'Ardents Agresseurs que revient la lourde tâche de lancer véritablement ce TINALS. Le blondinet replet a franchi toutes les étapes, débutant par le club il y a quelques saisons, poursuivant dans la Grande Salle lors de la précédente édition. Un habitué.
Il se retrouve cette année sur la Flamingo, et pour la première fois se produit avec un nouveau groupe, parmi lesquels Mikal Cronin, brillant en soliste l'an passé, à la basse... et au saxophone. Ty Sgall c'est nouveau ne joue pas de guitare, il bidouille ; mais ça ferraille à trois derrière. Dont acte.
La grande scène sied à Ty, dans la mesure où pour la première de ses trois performances, sa voix est audible, et non engoncée dans un volume sonore d'ordinaire assourdissant et noyé en indoors. Set idoine pour prendre la température et un coup de boost sous une météo enfin devenue clémente. Foin d'un dernier disque moins mélodieux que ses (nombreux) prédécesseurs, on goûte davantage la deuxième moitié d'un set qui fait la part belle aux singles et tueries plus anciennes. Revigorant.
Les canadiens sont souvent à l'honneur à Paloma ; et cette nouvelle édition ne faillit pas à la règle. Aussi prête-t-on une oreille amusée et intéressée à un nouveau venu en ces lieux, les vétérans de Destroyer qui on l'apprend, ont un bon nombre d'albums au compteur. Et qui c'est cocasse, sont très éloignés musicalement d'un style que leur patronyme bourrin peut évoquer. On navigue ici plutôt dans une pop teintée de soul à renfort de sax. On pense même aux géniaux Dexys, c'est dire. Agréable.
Ceci ouvre le chemin et l'appétit pour le premier gros (pas fait exprès) poisson du Club.
Afro, sale et méchant
Afro comme ces touffes arborées par notre homme Washington, sorte de Baby Huey jazz-rock contemporain. Ou bien de la très classe choriste léopard, échappée de la Family Stone. Idem pour cet invraisemblable clavier. Qui du Clavinet D6 au piano électrique via parfois des sons plus synthétiques et modulés va porter très haut la musique haute en couleurs de Kamasi Washington.
Sale, parce que moite limite funky, et par funky nous entendons son plus noble sens sexuel. Largement entretenu par les successives envolées solo des musiciens. Du clavier mentionné à l'étourdissant tromboniste, en passant par un contrebassiste qui fait sonner son instrument comme une guitare baryton. La même remarque vaut pour le maître de cérémonie qui décoche avec parcimonie des riffs "électriques" de son instrument.
Bientôt rejoint par son père qui à la flûte et au soprano, va rejoindre les rythmes syncopés de ses acolytes sans que jamais rien ne sonne esbroufe ou démonstration façon Mahavishnu Orchestra. C'est à un digne héritier de Miles Davis à son plus électrique, auquel on est convié. Et à la vérité, n'étaient les voix inaudibles de la choriste et de l'artiste présentant ses musiciens, tout est parfait dans ce set chaleureux. Très bonne surprise.
Juste le temps d'humer les derniers ressacs de la noisy expérimentale des Explosions in the Sky, que l'on tente une embardée dans the Huge Venue pour se risquer aux londoniens de Yak. Point trop n'en faut ; après ce que nous venons de voir, il nous faut du lourd (une nouvelle fois) ; et certainement pas un super welter pour enchaîner. Donc, les bidouillages Korg dans des intro qui n'en finissent pas, les positions air guitar non volontaires du leader, dont aucun son ne sort de son instrument (!), fatiguent vite. Au mieux, un énième groupe indé, au pire un avatar de musique désespérément blanche. On veut de la sudation !
Berezina, Nougat et Chocolat
A nouveau un douteux emprunt à la discographie émérite de Sophie Marceau constituera la transition parfaite à la découverte d'un nouveau combo... canadien sur la désormais prisée scène Mosquito.
Déjà bien entamée, la carrière de ces quinquas sympathiques, les voit frayer dans une pop garage sale à souhait. Tout ceci serait dans l'absolu parfaitement anecdotique, si ce n'était pas balancé dans une incandescente candeur et une fois dans la cause pop wock qui force le respect. Les coupes de douilles sont à l'avenant du son, crasseux ! Mais tout cela est accessoire ; la pop de Chocolat revigore. Sympathique.
Don't try to foal me....
To be continued...