C'est la BD qui est à l'honneur sur Lyon ce week end comme on en a parlé il y a quelques jorus..l'occasion de mettre en avant trois auteurs et trois albums qui seront présents pour des dédicaces ou rencontres exclusives..
1.Cruelle, Florence Dupré la Tour
"En vrai, je ne lui en veux pas d'avoir abandonné ses petits.Je lui en veux parce qu'elle, elle a le droit, sans que personne n'y retrouve à redire. Parce que c'est la nature"
Voilà une BD à la fois dérangeante et aytpique qui soulève des questions intimes pour le moins délicate, en nous forcant à nous interroger sur notre propre violence.
Avec Cruelle, qui a été récompensé par le Prix BD RTL du mois de février Florence Dupré Latour nous raconte comment, de son enfance jusqu'à la fin de son adolescence, elle a été particulièrement cruelle avec les animaux de compagnie qui lui passaient entre les mains, des cochons d'inde aux chats en passant par les oies de la ferme où elle vivait.
On n'est pas loin des Malheurs de Sophie dont j'ai parlé ce matin , mais dans une version plus anxiogène et trash en nous montrant à quel point un gamin n'est pas si innocent que cela mais peut etre un inquiétant prédateur,sans scrupules et prêt à toutes les expériences les plus limites, sans avoir forcément conscience du bien et du mal...
L'auteur interroge son rapport viscéral à la nature, et sa volonté de dominer les êtres humains les plus faibles… Est-ce de la pure cruauté, ou bien de l’insouciance, de l’inconscience ? En ne donnant pas de réponse toute faite, l'oeuvre peut décontenancer par la brutalité de son propos et sa mise à nu totale sans fard. On a parfois l'impression que l'auteur sanctifie la méchanceté et la cruauté et prend un plaisir assez jovial à faire du mal.
Les illustrations, en fusain, et noir et blanc illustrent parfaitement les décors et atmosphères. Les personnages sont, eux, représentés de façon caricaturale, sans traits distincts renforcent cette impression anxiogène de cette analyse clinique du mal infligé à autrui aussi intelligente que déroutante.
2. L'homme qui tua Lucky Luke, Mathieu Bonhomme
"Vous et moi nous avons fait notre vie avec notre colt. Nous savons qu’il y a forcément quelque part, dans l’arme de quelqu’un qui approche, la balle qui va nous descendre…"
Lucky Luke fête ses 70 ans en 2016 , continue tirer plus vite que son ombre et Matthieu Bonhomme, dessinateur et de narrateur d'Esteban ou encore du Marquis d'Anaon réalise son rêve : grand fan de Morris et de Lucky Luke héros de son enfance, vient de donner sa propre version du poor lonesome cow-boy.
L’homme qui tua Lucky Luke, revisite le mythe d’un héros emblématique de la BD. .et Matthieu Bonhomme prend visiblement un grand plaisir à nous amener dans l'Ouest américain, celui des saloons, des colts, toute la mythologie de l'Ouest y est bref largement de quoi ravir les amateurs de Lucky Luke tant cette reprise moderne, humoristique, mais aussi crépusculaire et sombre par endroits, est assez bluffante.
Le dessin et l'ambiance coloré semblent plus convaincante et plus mature que les aventures précédentes .
On y déèle l'immense talent d'illustrateur de Bonhomme qui mélange avec à propos noir et blanc et couleur avec quelques clins d'oeils cinématographiques aux grands westerns du genre, toutes ces références collent à merveilles le propos de l'album
Dans ce premier tome , Lucky Luke utilise plus charisme et de sa sagesse que de son colt pour faire justice.
En résumé, une relecture captivante d'un mythe du 9ème art !
3. L'art du crime tome 1 Planches de Sang - Marc Omeyer/ Olivier Berlion
Tu as reçu du courrier, Nora, je l'ai posé sur la table de la cuisine.
- Merci Jimi, j'irai voir quand on aura terminé.
- Bonsoir Maggie. Jimi m'a dit que j'avais reçu une lettre.
- Bonsoir ma belle, elle est sur la table, on peut dire qu'elle t'a cherchée un moment !
- Très chère Nora, vous ne me connaissez pas...j'aurai dû vous écrire cette lettre depuis bien longtemps, aujourd'hui, les événements se précipitent et il est impérieux que je vous communique certaines informations...qui vous concernent...
Glénat inaugure avec ce tome 1 l'art du crime une nouvelle série concept, l'art du crime mettant en parallèle le crime et les arts. Chaque album promet une intrigue criminelle liée à un des neuf arts majeurs communément répertoriés.
Et un des instgiateurs du projet excitant sur le papier, n'est autre qu'Olivier Berlion qu'on défend des qu'on peut sur baz'art depuis qu'on sait qu'il est lyonnais et qu'on a eu la chance de l'interviewer.
.À travers une série de 9 albums qui explorent la fièvre créatrice quand elle devient vertige et engendre la folie meurtrière, L'Art du Crime va devenir le projet fou de cet homme, Rudi Boyd Fletcher.
Chaque album nous décrit une intrigue criminelle liée à l’un des 9 arts majeurs : peinture, littérature, sculpture, cinéma, musique, architecture, théâtre, audiovisuel et, bien entendu, bande dessinée. et à tou seigneur tout honneur ce tome 1 parle de BD avec l'histoire d'un tueur new yorkais obnubilié par l'absence de 5 pages qui lui fait défaut dans une BD mythique.
C'est parti pour 48 pages- le format obligatoire de la série pour un scénario d’apparence complexe qui multiplie dès le début du récit non seulement les sauts dans le temps, de 1939 à 1972, donc i lfaut bien s'accrocher pour suivre mais ca vaut le coup à la fin!
Les couleurs optent pour une tonalité de sombre qui sied bien à l'ambiance des bas-fonds de New York et on note une belle cohésion dessin/couleurs/scénario. . Une histoire originale et qui se laisse suivre, du suspens, des rebondissements et ambiance glauque à souhaits. Et Berlion, toujours d'attaque opte pour un dessin sans doute un poil plus crayonné qu'à l'ordinaire, histoire de mieux coller à l'ambiance...belle réussite et on attend les autres tomes, et notamment le 5 qui s'attaquera au cinoche..