[critique] (7/10) ALICE AU PAYS DES MERVEILLES par Christian

Par Christian Papia @ChristianPAPIA

Copyright Walt Disney Studios Motion Pictures France

Synopsis: Alice, désormais âgée de 19 ans, retourne dans le monde fantastique qu'elle a découvert quand elle était enfant. Elle y retrouve ses amis le Lapin Blanc, Bonnet Blanc et Blanc Bonnet, le Loir, la Chenille, le Chat du Cheshire et, bien entendu, le Chapelier Fou. Alice s'embarque alors dans une aventure extraordinaire où elle accomplira son destin : mettre fin au règne de terreur de la Reine Rouge.

Curieusement l’histoire d’Alice est intemporelle. Elle a traversé 150 ans et n’a pas pris une ride. C’est certainement dû au fait que le monde imaginaire où se situe l’action est intrinsèque à des milliers d’enfants comme refuge. Cette  chronique d’Alice (en plusieurs fascicules) est tout sauf anodine. Pourtant sacralisée par la reine Victoria, l’origine du livre est tout de même douteuse. Je viens ici, non pas dénigrer une œuvre, mais juste établir des faits. Remontons à la genèse de la création du livre. L’écrivain Lewis Caroll, de son vrai nom Charles Lutwidge Dodgson, mathématicien, photographe et logicien fils de pasteur est employé à l’université d’Oxford où il rencontrera  l’une des filles du doyen, Alice Liddell âgée de 10 ans. C’est au cours d’une balade en barque en famille qu’Alice demandera à Lewis Caroll de lui conter une histoire, naissait « Les aventures d’Alice au pays des merveilles ».

Cependant beaucoup d’éléments troublants nimbent  l’écrivain. Notamment son obsession à s’entourer de fillettes, pour les photographier, il résida pendant longtemps dans une école de jeunes filles d’Oxford. Il n’hésita pas non plus à aménager l’intérieur de son manoir avec des jouets articulés mêlés à une décoration imaginaire. Obsédé par celles-ci, il en inventait des histoires les faisant sortir du cloisonnement social de la haute bourgeoisie où souvent les enfants de cette époque se trouvaient prisonniers. Quoi de mieux qu’un univers fantastique pour attirer des enfants en manque de repères, aujourd’hui encore beaucoup de personnes nécessiteuses trouvent asile dans ses contes. Une analogie avec une certaine rock star décédée (pensons au magicien d’OZ) est à noter.

Copyright Lewis Caroll

Célibataire toute sa vie, Lewiss Caroll ne pouvait accepter une vie d’adulte.  Les flagellations corporelles infligées durant son enfance et incitées par l’Eglise pour toutes joies de vivre «moralement déplaisantes », donnèrent une  direction biscornue à la vie de Caroll. Dès lors, il considèrera la « fillette » comme l’image de chasteté et de pureté dont on peut être châtié. D’un siècle où l’on fermait les yeux sur beaucoup de choses par rapport à son rang social, Lewis Caroll a-t-il voulut exprimer finalement ses propres perversions à travers sa littérature ?  Un passé embarrassant pour un auteur controversé dont  certains nommeront plus tard « le pédophile victorien » …….  Ceci étant dit, concentre-nous sur l’aspect artistique du film.

Copyright Walt Disney Studios Motion Pictures France

A l’occasion de la sortie de « Alice,de l’autre côté du miroir » il était bon de se rappeler le premier opus. Tim Burton au pays de Walt Disney, cela donne une réflexion artistique jubilatoire. Mélangeant habilement un monde réel au monde imaginaire, l’humain au virtuel, le résultat est époustouflant, du moins au niveau du visuel. Une pléthore de techniciens, dessinateurs, maquilleuses, costumières et autres effets spéciaux, a été nécessaire à la réalisation. Une véritable armée au service du spectateur.

"Tim Burton au pays Disney"

Copyright Walt Disney Studios Motion Pictures France

L’histoire quelque peu modifiée, avec parcimonie, à l’originale, n’entache à rien  son déroulement. Tim Burton à son habitude a joué énormément sur l’accentuation de certaines parties du corps des acteurs, les caricaturant parfois. On pense au chapelier dont les yeux dilatés rappellent ceux d’un dément, la tête de la reine disproportionnée pour gagner en largeur ce qu’elle perd en hauteur. La palette de couleurs donne le tempo de l’action, tantôt dans des tons grisâtres, tantôt des couleurs éclatantes. Tim Burton a retranscrit son univers dans un autre et l’alchimie fonctionne à la perfection. Alice au pays des merveilles c’est par-dessus tout son graphisme et sa kyrielle de personnages excentriques.  Un plaisir oculaire avant tout pour un 3D et 2D. La présence de Johnny Depp n’est sans doute pas étrangère à la réussite du film, malgré toutefois, certaines langueurs monotones.  Petits et grands prendront plaisir à découvrir cette version « re-masterisée ».

Désolé de "démystifié" l'histoire mais certaines résurgences ont le mérite d'éclaircir les phases obscures.

Alice au pays des Merveilles - Nouvelle Bande-annonce HD VF

CHRISTIAN.

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