Cette étude néerlandaise révèle l’impact majeur de l’histoire cardiométabolique de la famille, sur le niveau de risque des générations suivantes. Un enfant sur 3 est ainsi clairement impacté, par des antécédents familiaux de maladie cardiovasculaire (MCV) et de diabète, et va présenter en pratique et dès l’âge de 12 ans, des niveaux de cholestérol significativement plus élevés. De nouvelles données présentées dans la revue Diabetologia qui viennent s’ajouter aux preuves des effets, majoritairement épigénétiques, du mode de vie des parents sur la santé de leurs enfants.
Les chercheurs du National Institute for Public Health and the Environment (Pays Bas) ont mené cette étude sur un large échantillon de 1.374 enfants (704 filles et 670 garçons), évalués sur le plan clinique et des antécédents familiaux à l’âge de 12 ans. En particulier, ont été prises en compte, chez les enfants, les données d’IMC, de tour de taille, cholestérol, pression artérielle, taux d’hémoglobine glyquée (HbA1c), contrôle de la glycémie …L’étude a donc également pris en compte les résultats de santé des parents et des grands-parents. L’analyse constate que :
Øun enfant sur 3 a des antécédents familiaux de MCV ou de diabète,
Øces enfants à antécédents présentent des niveaux défavorables des marqueurs cardiométaboliques (dont taux de cholestérol total et HDL) -ces niveaux élevés étant démontrés comme associés à un risque plus élevé de crises cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) à l’âge adulte-.
Une combinaison complexe de facteurs génétiques et épigénétiques (facteurs environnementaux et de mode de vie) : cet ensemble complexe de facteurs est partagé par une grand partie des membres de la famille, et pourrait, s’il était pris en compte en soins primaires, apporter des informations précieuses sur le risque cardiométabolique des enfants. L’étude confirme également toute une série de facteurs communs aux différentes pathologies (infarctus, AVC, HTA, obésité), comme une mauvaise alimentation, un manque d’activité physique, le surpoids ou l’obésité.
Cette étude, la première à évaluer le poids de l’histoire familiale sur le risque de maladies cardiométaboliques devrait avoir des implications sur le ciblage des efforts de prévention. D’autant, qu’une nouvelle fois, l’IMC apparaît comme un critère insuffisant pour détecter un niveau de risque élevé : » même les enfants ayant un poids de santé peuvent être à risque élevé et présenter des niveaux défavorables de marqueurs cardiométaboliques « , soulignent les auteurs.
Source: Diabetologia 30 May 2016 Family history of myocardial infarction, stroke and diabetes and cardiometabolic markers in children
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