Par Cyrille Ahilgo - 03/06/2016 | 3:57
La mort du chef du mouvement séparatiste sahraoui a apporté avec elle son lot d'interrogations. L'Algérie, qui finance et soutien le Polisario, a en effet annoncé des mesures de deuil qui ne laissent pas de doute sur ses intentions à venir.
Le président Abdelaziz Bouteflika a ainsi décrété huit jours de deuil national en Algérie. Il a également débuté la dernière réunion du Conseil des ministres par une minute de silence en hommage à Mohamed Abdelaziz.
Des initiatives allusives qui montrent l'ascendant des dirigeants algériens sur leurs protégés du mouvement séparatiste sahraoui. Le Polisario prévoit d'ailleurs d'organiser sous l'égide d'Alger un congrès extraordinaire pour élire son nouveau chef.
L'Algérie qui aura le dernier mot dans le choix de la personnalité qui succédera à Mohamed Abdelaziz, optera certainement pour un nouveau chef qui ne sortira pas de la ligne de son prédécesseur. Mohamed Abdelaziz avait en effet bloqué toute tentative de règlement en rejetant le plan d'autonomie au Sahara proposé par le Maroc.
Pourtant, le Conseil de sécurité de l'Onu et les grandes capitales mondiales estiment que la proposition du Maroc constitue une base sérieuse et réaliste pour une solution négociée. Mais le Polisario maintient une position de refus obstiné grâce au soutien inconditionnel de l'Algérie à la cause indépendantiste au Sahara.
Ce soutien apporté par l'Algérie au mouvement Polisario reste en effet le principal point de discorde entre Rabat et Alger. Les échanges entre les deux pays voisins sont au point mort. Les frontières terrestres qui sont fermées depuis plus de vingt ans, risquent de le rester encore longtemps.
Le Maroc et l'Algérie ont en effet entamé des projets pour la construction de murs le long de leur frontière commune, dans une démarche qui alimente davantage la guerre médiatique et diplomatique entre les deux pays.