« Quand la démocratie n’est plus qu’un masque mort sur la face du pouvoir marchand, arrive un temps où le seul chemin pour lui rendre son vrai visage est celui de la désobéissance » (Christine van Acker)
Sur le front des mobilisations populaires, hier fut une journée totalement affligeante, hallucinante, scand… j’ai plus de mots. Venant d’un pouvoir de droite, au hasard sarkozyste, au discours habituellement ultra-sécuritaire, que n’aurait-on dit ! Les mêmes qui minimisent aujourd’hui la portée de certains événements les auraient fermement conspués hier. Pourtant, étonnement, rien ne se passe, ou si peu, à la marge, ce qui est particulièrement frustrant. De mémoire de militant de gauche, on n’a jamais connu en effet autant de violences policières et de tentatives de répression d’un mouvement populaire… Le tout agrémenté d’un discours dominant partagé à la fois par le PS, LR, et le FN, visant à nous décrédibiliser en employant les pires outrances, les plus médiocres grossièretés, les pires insanités. Les actions de protestation sont significativement filtrées par les médias officiels, au point que cela se voie un peu trop… Un jeune journaliste indépendant est entre la vie et la mort ? Silence télé. Des enfants ont été envoyés à l’hôpital, des parents frappés parce qu’ils protestaient contre la fermeture d’un collège ? Rien n’en transparaît derrière l’écran. Des voitures de police fendent la foule en frappant à grands coups de matraque et en gazant tous ceux qui se trouvent sur leur passage sans discernement ? Des journalistes ont été agressés et leur matériel cassé ? Vous ne le verrez bien sûr pas dans vos journaux télévisés. Pas plus que cet autre journaliste obligé par la police d’effacer ses photos, au plus grand mépris de la liberté de la presse ¹… Et bien que ce genre de pratiques soit plus fréquent dans des dictatures plus ou moins exotiques et éloignées, voilà qu’elles se rencontrent désormais de plus en plus souvent chez nous, sans que rien ne semble bouger, ni que nos dirigeants et notre classe politique ne trouvent à s’en émouvoir outre mesure… Normal, la violence d’état est la seule admise et acceptable, n’est-il pas ? Et quand sur les réseaux sociaux certains se piquent d’évoquer le phénomène, ils sont aussitôt l’objet de railleries et de diffamations de la part d’une poignée d’activistes militants fauxcialistes complètement fanatisés, au comportement hystérique, bien proche des extrêmes qu’ils prétendent pourtant combattre en un formidable élan d’inconscience absolu. Ces fameux #gogoFH2017 dont je dénonce l’hypocrisie, le cynisme, tant ils défendent sans morale ni conscience ni culture politique l’action glorieuse, et cela sans le moindre recul, de leur inattaquable gourou. Bien misérable en vérité, en regard des faits. Simplement les faits. Leur roi est nu. Et violent. Il m’apparaît d’ailleurs que plus il est isolé, lui et les misérables qui osent le soutenir encore, plus son parti est mis en minorité à l’assemblée nationale, et plus sa violence apparaît pour ce qu’elle est : totalement gratuite, à l’instar de celle des prétendus casseurs que la doxa officielle jette en pâture aux gogos qui avalent sans broncher tout ce qu’on leur apporte tout cuit dans la bouche, en matière d’information relevant de la propagande pré-mâchée et pré-digérée. Quant aux imbéciles des renseignements généraux qui ont cru bon d’exhumer la fable (sur ordre ?) de l’action du comité invisible et de l’action occulte de Julien Coupat pour expliciter l’énergie de cette insurrection qui est là, comment dire… Non, rien, sinon que, potentiellement, face à une telle violence d’état, si gratuite, si honteuse, nous sommes tous Julien Coupat. Seuls ces néo-cons là ne le voient pas. Va falloir leur faire un dessin aux contours plus marqués, visiblement.
NB. Pour ceux qui souhaitent approfondir cette question de la violence d’état, et de sa contrepartie, « la désobéissance nécessaire », je vous conseille vivement cette émission radiophonique profondément éclairante…
¹ Le Club de la Presse de Bretagne a d’ailleurs saisi le Défenseur des Droits