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Le referendum britannique sur le maintien ou non du Royaume-Uni dans l’Union Européenne apparaissait il y a quelques temps encore comme une échéance à haut risque. Or, la probabilité de voir le fameux « Brexit » se réaliser est désormais faible selon les sondages, le rationalisme est le nouveau mot d’ordre outre-Manche. Quant au comité monétaire de la FED, autre point brûlant du mois de juin, les craintes semblent s’être apaisées. Depuis la dernière réunion de la FED, la probabilité d’une remontée des taux directeurs américains en juin a cru, en raison de la bonne tenue de l’économie outre-Atlantique. Pour autant, les investisseurs font aujourd’hui le pari d’un statu quo de la FED. Pour quelles raisons ? Ils misent, à juste titre selon nous, sur le discernement de la banque centrale américaine. Si les indicateurs économiques américains appellent évidemment à une remontée légitime des taux, la FED aurait surtout intérêt à prendre en compte le contexte exogène. Elle ne prendrait pas le risque de remonter ses taux les 14 et 15 juin (et de refroidir potentiellement les marchés boursiers), alors que se tiendra le referendum britannique une semaine plus tard. La complaisance vis-à-vis des marchés financiers devrait l’emporter sur la réalité du cycle économique américain ! Qui plus est, les Fed Funds nous indiquent que 40% des opérateurs de marché anticipent une remontée des taux directeurs en juin. Or, la FED va certainement juger cette proportion insuffisante pour qu’une telle décision ne soit pas perçue comme une mauvaise surprise par les marchés.
Attention cependant ! L’enthousiasme retrouvé des investisseurs risque de n’être qu’une parenthèse et de buter à moyen terme sur la réalité des fondamentaux. Notre scénario central est celui d’une appréciation des marchés actions à court terme, avec pourquoi pas de nouveaux records pour les indices américains… mais pas de turbulences à moyen terme (horizon 3 à 6 mois) entre volatilité accrue et nouvelles corrections. N’oublions pas la toile de fond : les perspectives de croissance globale restent atones (exception faite des Etats-Unis), tandis que la croissance bénéficiaire des entreprises s’inscrit dans une tendance baissière longue, tant pour 2016 que pour 2017. En somme, les marchés boursiers seraient aujourd’hui dans l’œil du cyclone, profitant d’une éclaircie passagère… avant la tornade ?
A propos de l'auteur : Nicolas Chéron est stratégiste pour CMC Markets.