Cette fois-ci, un peu d'anatomie !
Nous lançons ce mois de juin la collection premium de Kasumi, Kasumi VG-10 Pro. L'accent est mis dans la
dénomination sur l'acier-maison de Kasumi dont nous avons déjà parlé,
mais nous voudrions attirer l'attention sur un autre fait d'armes
du fabricant de sabre reconverti : le manche. Personne
n'avait encore poussé la quintessence de la prise en mains aussi loin,
si ce n'est peut-être Chroma dans un autre registre, avec Kiseki. Il y a quatre ans Kasumi exposait son prototype au salon de
Francfort, le plus grand salon des biens de consommation du monde et nous
avions exprimé notre satisfaction devant le beau travail. Mais à la
surprise générale au retour des importateurs chez eux, le fabricant nous dit
n'être pas encore satisfait, le manche ne correspond pas encore à ce
qu'il veut en faire : un condensé de beauté, d'ergonomie et de poésie.
Pas facile de mettre l'accent sur ces 3 aspects en même temps, on voyait
venir la difficulté. En ce mois de juin Kasumi nous envoie un petit contingent en attendant la montée en production et
force nous est d'admettre que les 3 ans d'attente se traduisent par un
fort sentiment de respect devant le travail accompli.
Comme
matériau Kasumi a opté pour du marbre artificiel, jamais encore employé
en coutellerie. Le manche ne pouvant être fabriqué en série, doit être
moulé à la main, pièce par pièce. S'y ajoute le fait que la préhension a
été entièrement repensée afin qu'il se cale entre ce qu'en médecine on
appelle l'éminence thénar et hypothénar, en chiromancie on parlerait de
mont de Vénus et mont de la Lune. Les joueurs de tennis comprendront, c'est ainsi qu'on enseigne à tenir une raquette entre pouce et
auriculaire. Le manche de Kasumi VG-10 Pro a été arrondi pour se lover
dans cet espace et adoucir les tensions portées sur le canal carpien. Un
fabricant qui se préoccupe à ce point de la santé de ses utilisateurs
c'est déjà remarquable car avouons-le, nous mêmes n'avions pas été
sensibles à cet argument lors de la première présentation, pensant que
le mieux serait l'ennemi du bien vu que cela allait renchérir le prix du
couteau. Maintenant qu'on a le produit sous les yeux nous adhérons
pleinement au message, cette quête de la perfection sans souscrire à des
modes ou des contraintes économiques car un tel agrément de
coupe et de prise en mains vaut son prix, et pour fêter
l'évènement on invente ce terme de manche hypothénar car on aime faire évoluer le vocabulaire de la coutellerie chez Chroma France !