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Montreuil : les agents en colère empêchent la tenue du conseil municipal

Publié le 03 juin 2016 par Blanchemanche
#Montreuil
Aurélie Lebelle | 02 Juin 2016
Montreuil, mercredi soir. Le bras de fer entre le maire et les agents de la ville a duré toute la soirée et a empêché le démarrage du conseil municipal. Ce n’est qu’après minuit que Patrice Bessac a décidé de reporter la séance.
Montreuil, mercredi soir Le bras de fer entre le maire et les agents de la ville a duré toute la soirée et a empêché le démarrage du conseil municipal. Ce n’est qu’après minuit que Patrice Bessac a décidé de reporter la séance. (LP/A.L.)

L’ordre du jour était pourtant moins long que d’habitude. 45points « seulement ». Bien moins que la moyenne habituelle à Montreuil. Même pas besoin de café a priori. Pourtant, ce mercredi soir, aucune délibération n’a été votée par le conseil municipal.

La soirée s’est transformée peu à peu en un bras de fer où aucune des deux parties n’avait envie de céder…Premier round : vers 19h30, les agents de la ville et le personnel des écoles soutenu par la FCPE obtiennent un temps de parole peu après le lancement de la séance. Au micro, les deux représentants sont applaudis par plus de 200 habitants, agents communaux, animateurs d’établissements scolaires qui dénoncent « la casse sociale » prévue à l’ordre du jour. Ce qui les indigne ? Trois délibérations qui entérinent la suppression de certains avantages, comme la prime spéciale d’installation ou le congé de préretraite. « On n’entend pas le mal-être des équipes, la précarité des locaux, la surcharge de travail… », grince un responsable FCPE.La salle est envahieDans la salle, on a sorti les drapeaux, les banderoles aux slogans chocs et même un Pinocchio en carton-pâte censé représenter le maire PC Patrice Bessac. « Retrait ! », scandent les agents pour couvrir la voix de Frédéric Molossi, l’adjoint en charge du personnel. On n’entend rien, comme lors du précédent conseil municipal en avril. Le ton monte et les agents envahissent la salle malgré un dispositif de sécurité renforcé. Il est près de 20 heures lorsque Patrice Bessac décide de suspendre la séance « pour une heure ».Deuxième round : dans la salle, on attend. On discute. On hurle contre des élus de la majorité qui tentent comme ils peuvent de rester calmes. Une barrière humaine d’agents de sécurité et de policiers municipaux sépare les élus des agents territoriaux excédés. Il est 21heures et la suspension de séance est repoussée… d’une heure supplémentaire ! « Ça changera rien », soupire un vigile agacé.Pas faux. A 22heures, rebelote : « Les conditions ne sont pas réunies pour la bonne tenue du conseil municipal », répète Patrice Bessac au micro. Ça devient le refrain de la soirée. Dans le fond de la salle, les agents sortent un par un. Est-ce qu’ils s’en vont, espère discrètement la majorité.Négociation discrèteNon. C’est l’heure de l’assemblée générale. « Si on veut qu’ils ne votent pas les trois points, il faut rester jusqu’au bout pour le conseil ne se tienne pas, lance une représentante CGT. Qui peut rester jusqu’à 2 heures du matin ? » Des dizaines de bras se lèvent. « C’est Nuit Debout à Montreuil », s’exclame une jeune femme. « T’as pris du Guronsan ? », l’interroge son amie.Troisième round : l’heure tourne et la majorité s’est éclipsée. Mais une négociation démarre discrètement. Le directeur de cabinet propose une rencontre avec le maire et « une trentaine d’agents en plus de l’intersyndicale ». Mais seulement si le conseil municipal se tient et que les fameux trois points sont votés. La négociation tourne court. L’offre n’est pas recevable pour les syndicats qui s’agacent.Dernier round : il est 23h45. Finalement, le café aurait été le bienvenu. Les paupières s’alourdissent, le ton de quelques militants sûrement chargés au Guronsan grimpe un peu trop dans les aigus. Il est temps de clôturer. Peu après minuit, le maire refait son entrée, accompagné de sa cour. Il convoque les chefs de groupes qui refusent de négocier et demandent « le retrait des délibérations sur le personnel ».Le refrain du maire est repris au micro : « Les conditions ne sont pas réunies pour tenir le conseil municipal. » Tout le monde retient son souffle. Patrice Bessac propose de nouveau de recevoir les agents. Et conclut finalement la chanson : l’ensemble de la séance est reporté. En cinq minutes à peine, élus et agents se sont déjà éparpillés.http://www.leparisien.fr/montreuil-93100/montreuil-les-agents-en-colere-empechent-la-tenue-du-conseil-municipal-02-06-2016-5850613.php#xtref=https%3A%2F%2Fwww.facebook.com%2F

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