Quelle drôle d’idée de faire un film sur l’antisémitisme. Car ne vous y trompez-pas, Ils sont partout n’est pas un film sur les juifs – dans le domaine, personne n’arrivera à la hauteur du génialissime Rabbi Jacob – mais un film sur l’obsession qui hante Yvan Attal, la résurgence de l’antisémitisme. Il aurait pu faire un film sérieux, genre Monsieur Klein ou La liste de Schnindler. Evoquer les événements récents. Hélas, Attal choisit une autre voie: celle de l’humour. Et c’est raté.
C’est un roc ! … c’est un pic… c’est un cap !
Que dis-je, c’est un cap ? … c’est une péninsule !
Raté parce que les sketchs qui composent ce film sont plutôt lourdingues, malgré quelques bonnes idées. Le premier, par exemple, part sur de très bonnes intentions. Poelvoorde est archi-convaincant en leader d’extrême-droite qui découvre son ascendance ashkénaze. Mais au-delà de la scène dans la salle de bains et quelques coups de vice pour prendre la place de son épouse, il n’y a rien de drôle.
Idem du sketch avec Gilles Lellouche. Quelle énorme idée que d’imaginer Jésus remplacé par un agent du Mossad expédié dans le passé pour éliminer le Christ à sa naissance, et couper l’une des racines de l’antisémitisme – les juifs, peuple déicide – à la souche. Hélas, ce sketch est plat, plat, plat. On imagine assez bien ce que les Monty Python en auraient fait. Là, Yvan Attal en tire un bide vaseux.
Et que dire du sketch avec Dany Boon en vedette? Ou de celui finit par une attaque de Scud sur La Défense (et pourquoi n’y a-t-il pas de Dôme de fer?…).
Ils sont partout n’est pas un grand film, malheureusement. Yvan Attal, malgré toutes les bonnes intentions qui l’animent, est passé à côté du sujet. Et en réalité, ce sujet méritait-il un film? J’en doute.
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