Une professeure soupçonne Facebook d’utiliser la reconnaissance vocale à l’insu de ses utilisateurs pour mieux cibler la publicité. Heureusement, il est facile de désactiver l’accès de l’application à votre microphone.
Le réseau social de Mark Zuckerberg est-il assoiffé de renseignements personnels au point d’avoir intégré à son application mobile une fonction vous mettant sous écoute électronique? C’est ce que suggère Kelli Burns, professeure de communication de masse à l’Université de Floride du Sud, après avoir personnellement testé sa théorie en discutant de certains sujets à proximité de son téléphone avant de voir des publicités liées à ce qu’elle avait mentionné.
Si cette histoire semble anecdotique, elle s’appuie pourtant sur une nouveauté dévoilée par Facebook en mai 2014. En effet, dans le but d’accélérer le partage de ce que vous faites, l’application mobile s’est dotée d’une fonction permettant de capter le son émanant d’un film, d’une série télévisée ou d’une chanson qui joue au moment de la rédaction d’un statut. À la manière de Shazam, Facebook analyse alors la piste audio et vous propose d’ajouter à votre statut le contenu correspondant.
En s’entretenant avec le quotidien britannique The Independant, Burns a elle-même admis ne pas être convaincue que le réseau social a épié ses conversations, et qu’il est fort probable qu’elle ait simplement effectué la recherche de mêmes sujets par le passé, et que le hasard a voulu que de la publicité connexe s’affiche quelques instants après avoir parlé du sujet en question.
Facebook nie exploiter cette fonction à des fins publicitiaires
Selon Facebook, l’information collectée par le biais de cette fonction n’est aucunement exploitée pour des fins publicitaires.
«Facebook n’utilise pas le microphone pour informer les annonceurs ou alimenter le fil d’actualité de quelconque façon», a affirmé un porte-parole du réseau social interrogé à ce sujet. «Les entreprises sont en mesure d’afficher des publicités pertinentes basées sur les intérêts des utilisateurs et d’autres renseignements démographiques, mais pas par le biais de la collecte de données audio.»
Ce n’est évidemment pas la première fois que cette fonction est la cible de tels soupçons. Dans son article dévoilant la nouveauté, Facebook a d’ailleurs tenté de déboulonner certains mythes entourant son utilisation, dont les allégations suggérant qu’elle puisse être exploitée pour épier les conversations de ses membres :
«Non, peu importe à quel point votre conversation est intéressante, cette fonction ne stocke pas les sons ou enregistrements sonores. Facebook n’écoute pas ou ne stocke pas vos conversations.»
Il est important de souligner que la fonction, toujours exclusivement offerte aux États-Unis, n’est pas active par défaut. Lors de son déploiement, les utilisateurs ont été invités à l’activer s’il souhaitait en faire l’usage. Elle peut également être désactivée à tout moment à même l’application.
Si vous n’êtes pas convaincu de la bonne foi de Facebook, rappelons que c’est votre système d’exploitation qui détermine quelles applications ont accès à votre microphone. Tant sous Android qu’iOS, il est possible de désactiver l’accès au microphone pour chacune de vos applications à partir des paramètres de votre appareil.