Il y a quelques mois, j'ai exposé mes doutes quant à la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Tous n'ont pas été levés, mais je n'ai jamais voté, ni ne croît au candidat idéal. Alors, pourquoi pas ?
Pendant que d'autres se perdent à penser à des primaires à gôche durant le mouvement social contre la loi El Khomri et à se réunir en petits conclaves, Mélenchon est le seul candidat déclaré qui défend et rend audibles des idées auxquelles je crois : la constituante et la VIème République, le salaire minimum et maximum de 1 à 20 dans chaque entreprise, la reconstruction du service public et le développement du secteur coopératif, l'écosocialisme et la sortie du nucléaire, la sortie de l'Otan et le plan B.
J'estime que le plan B constitue une nouveauté importante, voire essentielle qui tire toutes les leçons de l'échec de Tsipras. Je suis européen et reste favorable à la construction européenne. Sauf, que l'Europe construite par l'UE se moque de la démocratie et de la volonté populaire, interdit toute politique de gauche, et soutient la politique impérialiste des Etats-Unis.
Par conséquent, il faut sortir de cette UE et de sa zone euro pour développer une politique de coopération européenne et internationale tout azimut et à géométrie variable plutôt que de rester enfermé dans le carcan de la construction autoritaire et antidémocratique qui impose aux peuples européens la concurrence dans tous les domaines d'activités et le dumping social.
D'où l'importance du plan B en cas de non respect de la volonté populaire française par les instances de l'UE.
Par ailleurs, on me rétorquera que Mélenchon est un vieux politicien professionnel. A cela, je réponds : tant mieux. Sa carrière est derrière lui. A son âge, il n'a pas l'intention de devenir dictateur, pour paraphraser de gaulle, et souhaite laisser dans l'Histoire l'image d'un homme fidèle à ses idéaux de gauche.
Tant mieux également, parce que je ne m'imagine pas comment une personne inexpérimentée pourrait sortir indemne d'un système oligarcho-médiatique qui combat par tous les moyens les idées de la gauche radicale et écologique.
Pour mémoire, j'ai vu combien les médias ont tenté de saboter la campagne du Front de gauche en 2012 quand les sondages devenaient favorables : photos systématiquement grimaçantes du candidat, caricature de singe, emploi d'un vocabulaire animalier, articles haineux, analyses caricaturales du programme L'Humain d'abord . Depuis, ils ont continué avec comme point d'orgue, les images truquées du Monde. La dernière de DPDA fut un festival : agressivité habituelle de pseudos journalistes, propos mensongers et affirmations grossières de Lenglet dès ses premières paroles pour le discréditer, interlocuteurs de la société active, comme par hasard atypiques, dans leur profession...
Enfin, on me dira que c'est la candidature d'un homme seul, et non d'un collectif. Mais, que représentent aujourd'hui les partis de la gauche de la gauche du PS ? Certes, un nombre conséquent de militants et d'adhérents, mais, nettement inférieur au nombre de citoyen-ne-s qui ont rejoint les comités de soutien de La France insoumise...
La question n'est pas d'aimer ou de détester un-e candidat-e, ou se demander si il ou elle a des chances de figurer au second tour de la présidentielle, voire de l'emporter, mais de soutenir celle ou celui qui défend les idées auxquelles je crois face à la droite (LR et PS) et à l'extrême droite. Et le reste n'est que littérature.
Aussi, mon choix est fait : je serai Place Stalingrad, dimanche 5 juin.