Le patron de la Banque centrale d’Algérie limogé

Publié le 02 juin 2016 par Enjeux.info @enjeuxinfo

Par Cyrille Ahilgo - 02/06/2016 | 12:16

Le gouvernement algérien a décidé mardi, de démettre Mohamed Laksaci, de ses fonctions de gouverneur de la Banque d'Algérie, un poste qu'il a occupé durant les 15 dernières années.

Dans la foulée, Mohamed Loukal, le PDG de la Banque Extérieure d'Algérie (BEA), a été nommé en remplacement de Laksaci, aux commandes de la première institution financière de ce pays maghrébin.

Selon certaines indiscrétions, Laksaci subissait des pressions de la part du gouvernement suite à sa gestion des effets de la chute des cours des hydrocarbures sur l'économie algérienne. Pour information, les exportations de pétrole et de gaz constituent 60 % du budget de l'Etat algérien et 97 % du total des exportations de ce pays.

Pas plus tard que le 29 mars dernier, le secrétaire général du Front de Libération National (FLN), Amar Saâdani, qui est proche du pouvoir algérien, avait sévèrement critiqué le désormais ex-gouverneur de la Banque d'Algérie, lui imputant la responsabilité de la baisse du dinar et de la chute des réserves de l'Etat en devises étrangères.

Avant cet épisode, Laksaci s'était lui-même inquiété de l'importante détérioration des finances publiques et du recul des réserves de changes dues à la diminution des recettes pétrolières. Plus précisément, les réserves de change algériennes ont régressé de 27,9 milliards de dollars au cours de l'année dernière pour s'établir à 151 milliards de dollars.

Selon certaines prévisions, ces réserves vont encore reculer, de 30 milliards de dollars, en 2016. Quant à la monnaie nationale le Dinar algérien, elle s'est dévaluée, en 2015, de près de 10 % par rapport à l'euro et d'environ 18 % par rapport au dollar américain.

De l'avis de nombre d'observateurs, le nouveau patron de la banque centrale, Mohamed Loukal a réussi depuis sa nomination en 2005, à la tête de la BEA, a métamorphoser cette institution financière en faisant une véritable banque universelle. Sous son égide, le capital de la BEA est passé de 200 millions, à 934 millions d'euros à fin 2013.