Dans une note reproduite dans le livre de V. Jankélévitch sur Bergson, Bergson note les similitudes entre sa pensée et celle de Spinoza. Surprenant : Spinoza c'est la gloire de la raison, alors que Bergson, c'est celle de l'intuition.
Certes les deux nient l'existence du temps tel que nous le voyons. Mais, pour Spinoza, le temps n'existe pas, alors que pour Bergson, il y a un temps réel, qui est celui du changement, de la vie.
C'est peut-être là la grande différence entre les deux œuvres. Dans l'une Dieu est stabilité, dans l'autre il est changement. Et cela résout peut-être la question du la nature divine de l'homme : l'homme prête main forte au changement universel. L'homme est bien une partie de Dieu, comme le dit Spinoza. Mais les choses ne sont pas figées, contrairement à ce qu'il pense. Car ce changement n'est pas écrit. L'effort individuel lui apporte une touche personnelle qu'il n'aurait pas eu sans lui.