Vive la France !

Publié le 01 juin 2016 par Pascal Boutreau

Puisque "l'opération Taupo" a relancé la parution régulière de new news sur ce blog, on attaque celle-ci par le bilan du premier mois de préparation. Un premier mois dont il faut relativiser le volume d'entraînement. Trois semaines de vacances m'ont en effet permis de me consacrer de façon plutôt satisfaisante à mon entraînement. La semaine de reprise a confirmé que cela allait être bien plus compliqué pour enchaîner les séances avec un emploi du temps professionnel redevenu assez "sauvage". Mais bon, tout ce qui est pris n'est plus à prendre. Je termine donc ce mois de mai avec au compteur

- 466 km de vélo (7 séances pour 22 heures)
- 17,6 km de natation (5 séances pour 7 heures)
- 42 km de course à pied ou marche "tonique" (3 séances pour 6h40)

Soit un total de 15 séances pour 35h40

Je rappelle que c'était une reprise. La quasi absence de course à pied (seulement 10 km de "vraie" course) s'explique par une blessure à un mollet qui m'empêche de courir (j'ai quand même réussi à faire les 10 km du Duplex, voir la news précédente). J'ai attaqué les séances de kiné (ondes de choc, massages transversaux profonds). Je déguste car ça fait horriblement mal, mais j'espère bien que ça va vite me permettre de remettre les runnings de façon normale. Côté balance, l'objectif est de perdre 14 kg entre le 1er mai 2016 et le 4 mars 2017, jour de l'Ironman Nouvelle-Zélande. Le bilan du premier mois est de - 1,9 kilos (plus que 12,5...). 

Je reste dans le triathlon pour revenir brièvement sur la sélection française pour les Jeux olympiques de Rio. Le comité de sélection avec son Directeur Technique National Frank Bignet ont décidé de proposer à la sélection Vincent Luis, Dorian Coninx, Pierre Le Corre et Emmie Charayron. Jamais facile de faire des choix. Jamais facile de décevoir ceux qui ne partiront pas. Je pense ici à David Hauss. Un sacré mec, quatrième aux Jeux olympiques de Londres il y a quatre ans, encore champion d'Europe l'été dernier à Genève.

Hélas son début de saison 2016 a annihilé les résultats 2015. Au point de ne pas être retenu dans la sélection. Tout le monde a son avis, beaucoup se sentent parfois une âme de sélectionneur et apportent des arguments dans un sens ou dans l'autre, selon leurs affinités avec l'un ou l'autre des sportifs ou simplement selon leur conception de la course. Vaines et stériles polémiques (je vous recommande l'article d'Alexandre sur le site Trimes sur ce sujet ==> ICI). Le rôle de sélectionneur est ingrat car fait de choix. Or le choix génère forcément des joies mais aussi des peines qu'il s'agit de surmonter en veillant à ne surtout pas les transformer en rancoeur.  

Je pense aussi à Joël, père et entraîneur de David, pour qui la déception est également immense. Forcément. J'ai eu la chance de croiser la route de David et Joël. Je dis bien la "chance". Le privilège même. Leur réaction à l'annonce de la sélection fut d'une grande dignité. A leur image. Alors que dans certains sports, des polémiques naissent d'une non sélection, le clan Hauss, malgré la déception, s'est de suite déclaré à fond derrière l'équipe de France. Infini respect.

Il faudra du temps pour jeter un voile sur cette désillusion, sur la fin de ce rêve olympique qui les nourrissait et les faisait avancer depuis de longs mois, depuis de longues années. Mais le chemin est encore long avec forcément plein de belles choses et de grandes et intenses émotions pour David et toute sa famille. Son approche de la vie, sa philosophie, la quiétude qu'il dégage font de David un champion à part. Pas besoin de le connaître beaucoup pour être certain que c'est un mec bien. Et ce qui l'attend sera forcément beau. A l'image du champion, à l'image de l'Homme qu'il est.     


  

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Un mot sur la saison des Demoiselles de Poissy qui s'est achevée le week-end dernier avec un ultime succès qui permet aux Pisciaciases de terminer championnes de DHR (Division d'Honneur Régionale). Cela fait désormais trois années de suite que ces demoiselles terminent championnes de leur division et accèdent à l'échelon supérieur. Place l'an prochain à la Division d'Honneur, plus haut niveau régional et troisième niveau national. Saison pleine avec également la victoire en Coupe des Yvelines. 

Coup de chapeau également à l'équipe B, belle quatrième de sa division (Promotion de Ligue) pour sa première année d'existence. 

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Une fois n'est pas coutume, une réflexion sur notre société. Dans le contexte actuel, il y a évidemment beaucoup de choses à dire. Les réactions suscitées la semaine dernière par un statut sur Facebook m'ont convaincu de sortir de la sphère purement sportive de ce blog. Précaution d'usage, je rappelle que ce qui va suivre est MA vérité mais que ça n'a pas la prétention d'être LA vérité. Chacun est libre de voir les choses à sa façon.

Voilà donc ce que j'avais écrit : "Parfois, tu te dis que aimerais développer ton entreprise, embaucher des gens... et puis tu te souviens que tu es en France, alors tu oublies."

Si la grande majorité des commentaires abondaient dans mon sens, certains m'opposaient l'argument qu'ils estimaient sans doute fatal : "tu n'as qu'à aller voir en Syrie ou je ne sais où pour voir si tu te plaindras encore d'être en France" (je résume). Comme d'hab sur les réseaux sociaux, certains confondent tout et ne veulent lire que ce qui les arrange. On est d'accord, on trouvera toujours plus malheureux que nous. Alors que les choses soient claires : je suis très heureux de vivre en France, en tant que citoyen. Un pays où nous sommes libres, un pays où l'on peut moquer le président de la République ou son gouvernement sans risquer d'aller en prison, un pays où l'on peut s'exprimer (si, si), un pays qui me rembourse mes frais de santé quand je suis malade, un pays qui me paiera une retraite... un jour (en tout cas j'espère), etc. Oui, vive la France ! Même si parfois la France m'effraie aussi quand je vois les forces de l'ordre se faire agresser par des casseurs connards.

Mon statut évoquait en revanche l'entreprenariat. Depuis plusieurs années, en association avec mon amie Peg, j'ai une société, Plein Zoom, que nous essayons de faire vivoter. Avec mon activité de salarié à Equidia, j'ai la chance de bien gagner ma vie (mais en bossant souvent 80 heures par semaine ce qui, au taux horaire, redevient très raisonnable). Je lâche chaque année en impôts sur le revenu environ 3 mois de mon salaire net (ça m'apprendra à être célibataire). Je ne le redistribuerais pas comme l'état le fait (loin s'en faut), mais bref, c'est le jeu et chacun a sa conception de cette redistribution. Je ne me plains pas une seconde de ma condition de citoyen, d'autant plus que je suis un privilégié. J'en ai bien conscience. Le fils d'ouvrier que je suis est même fier d'avoir grimpé quelques barreaux de l'échelle sociale. J'ajoute qu'en tant qu'officier de réserve de l'Armée de l'Air (capitaine), j'ai même tendance à être fier d'être français et prêt s'il le fallait, à défendre mon pays. 
En revanche, si je me place sur le plan économique, là, j'ai beaucoup à redire. Avant de vouloir distribuer la richesse, il faut d'abord réfléchir à comment la créer... et ça, nous en sommes loin. Je ne suis à la tête que d'une TPE (Très Petite Entreprise). Et depuis seulement quelques années. Mais le constat est terrible. Les freins au développement sont multiples. En gros, quand on facture 100 euros, la moitié s'évanouit en impôts divers et variés. A mon niveau, je dois composer par exemple avec le RSI (Régime Social des Indépendants pour ceux qui ont la chance de ne pas connaître). Pour faire simple dans la description, le RSI c'est une sorte de Hall of Fame de l'incompétence ! Une administration qui vous taxe et retaxe et reretaxe sans fin mais à qui vous n'osez rien demander sous peine d'entrer dans d'interminables et stériles palabres.  

Alors parfois, on se dit que si notre "Plein Zoom" fonctionnait bien, un jour peut-être nous pourrions embaucher quelqu'un pour nous aider et continuer à nous développer. Mais voilà, aujourd'hui, le système administratif et financier est un parfait "tue l'embauche". Pour défendre ce gouvernement (et croyez moi, ça me demande un incroyable effort), sa tentative de modifier les choses (en tout cas en apparence) s'est heurté aux syndicats, ceux qui revendiquent de travailler moins pour gagner plus. Et de façon brutale ! 

Alors qu'il y a 200 ans, les gens descendaient dans la rue pour l'abolition des privilèges, ils y descendent aujourd'hui pour la conservation de ces privilèges (ce qu'ils appellent les "acquis sociaux"). Et peu importe qu'ils pourrissent la vie de ceux qui ont envie (et besoin) de travailler. La France est devenue irréformable. La notion de travail est devenue ringarde. Les valeurs qui l'accompagnent aussi. Les patrons sont montrés du doigt tels d'infâmes monstres exploiteurs de la masse ouvrière. Ce sont pourtant eux, ces patrons, qui créent l'emploi, qui par les salaires qu'ils versent permettent à leurs ouvriers ou employés de payer leur maison, leur voiture etc. Ce sont eux, ces patrons de petites entreprises, qui ne comptent pas leurs heures et leurs emmerdes mais qui aujourd'hui, sont dans le viseur du gouvernement et des syndicats (chacun leur tour). Injuste.       

Vive la France ! 

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