Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction!
En ce 24 mai 2016, un front commun syndical s’était formé pour dénoncer, à Bruxelles, la politique sociale du gouvernement belge. Le cortège de 60.000 personnes se déplaçait dans le calme jusqu’au point d’arrivée de la manifestation, où des affrontements ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre.
C’est à ce moment-là que le commissaire divisionnaire Pierre Vandersmissen, en charge du service d'intervention de la police locale de la ville de Bruxelles, muni d'un spray lacrymogène et dépourvu de casque, a été blessé par un coup porté à la tête. Emmené par ambulance à l’hôpital dont il est sorti le lendemain, il est en incapacité de travail jusqu'au 1er juin 2016.
Trois autres policiers ont été légèrement blessés. Côté manifestants, quatre personnes ont été conduites à l’hôpital et 16 autres ont été prises en charge par la Croix Rouge.
Après s’être reconnu sur l’avis de recherche lancé par la police, l’agresseur présumé du commissaire s’est rendu à la police dans la soirée du mercredi 25 mai 2016 et a été libéré le lendemain en milieu de journée. Selon le porte-parole du parquet de Bruxelles, il aurait avoué son geste. Il sera cité à comparaître et poursuivi pour "des faits de rébellion armée, port d’arme prohibée par destination et de coups et blessures volontaires avec incapacité de travail sur une personne dépositaire de la force publique". L’homme de 43 ans risque une peine de 5 ans d’emprisonnement.
Dans un communiqué de presse publié jeudi 26 mai 2016, la FGTB, syndicat socialiste auquel appartient l’intéressé, a "immédiatement exprimé sa désapprobation et condamné fermement cet acte incompréhensible". Le syndicat a qualifié la violence envers les personnes de "totalement inacceptable" et a estimé qu’aucun mouvement social ne pouvait la justifier, avant d’annoncer que "l’intéressé ne pourra plus être membre de la FGTB".
La vidéo de l’agression du policier, très partagée sur les réseaux sociaux, soulève quelques interrogations. Que faisait le commissaire seul, sans casque, muni d’un spray lacrymogène? Il s'agirait, selon la source policière interrogée par la RTBF, d'une méthode habituelle pour tenter de disperser les manifestants. Son absence de protections s'expliquerait quant à elle par une volonté de "dialoguer plus facilement" et d'"être reconnu par le reste des troupes". Quant à son attitude belliqueuse, la source policière explique que "l'instinct intervient parfois".
Or, l’instinct du commissaire Vandersmissen est bien connu des manifestants bruxellois, qui dénoncent régulièrement ses méthodes brutales. En octobre 2013, Selma Benkhelifa, une avocate bruxelloise très engagée dans la défense des demandeurs d’asile l’avait qualifié de "brute intelligente".
Certains soupçonnent par ailleurs le commissaire de sympathie pour l’extrême droite, notamment en raison d’une vidéo dans laquelle un hooligan gratifie le commissaire d’un geste pouvant être interprété comme de la connivence.
Début avril 2016, suite à l’arrestation d’une trentaine de militants antiracistes dont le président de la Ligue des droits de l'Homme Alexis Deswaef, une page Facebook réclamant la démission du commissaire Vandersmissen avait été créée, représentant les deux 'S' contenus par son nom de famille de manière à faire référence à l’organisation nazie.