Synopsis: Désert de Sonora, Sud de la Californie. Au cœur des étendues hostiles, emmené par un père de famille déterminé, un groupe de mexicains progresse vers la liberté. La chaleur, les serpents et l'immensité les épuisent et les accablent… Soudain des balles se mettent à siffler. On cherche à les abattre, un à un.
La torpeur du désert Mexicain jouxtant les USA, une rocaille brûlante sous un soleil impitoyable, un environnement austère parsemé de cactus candélabre, un univers hostile où son pied doit être posé avec attention, chaque excavation pouvant cacher un danger mortel. Marchant, dans cette immensité de pierres et de sables, un groupe d’immigrants tente de regagner les USA. Jonas Cuarón (Z) fils du célèbre réalisateur Alfonso Cuarón (Gravity, Le fils de l’Homme), réalise un film d’une prouesse inédite doté d'une maîtrise totale d’actions et de tensions. Beaucoup y verront des ressemblances avec « Duel » de Steven Spielberg qui voyait un automobiliste pourchassé par un camion.Certes, vous remplacez le « truck » par un Jeffrey Dean Morgan démoniaque (Batman v Superman : L’Aube de la Justice, The Walking Dead, Bus 657) et vous obtenez un nouveau duel au soleil. Dans la même démarche que son père, Désierto est en quelque sorte un ersatz de « Gravity » où le principal adversaire est le biotope dans lequel se déroule le scénario.
Copyright Version Originale / Condor
Le paradoxal début de film (on émerge lentement de la fraîcheur de la nuit), donne l’impression d’être le seul moment de répit du récit, un intermède humide avant la fournaise. La capacité de survie des antagonistes sera déterminante pour que cette histoire puisse tenir la route. Jonas y parvient avec autorité. Le personnage de Sam, psychopathe sympathisant pro-américain, ne peut supporter l’idée que la frontière soit traversée par quelconques immigrants. Obsédé par l’idée du « chacun chez soi », il en deviendra le « bourreau et le fossoyeur ».
« DANS LE DESERT PERSONNE NE VOUS ENTEND CRIER »
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La seule compassion qu’il ressent et qu’il reçoit en retour est celle de son chien où une réciprocité froide et sanguinaire, les anime. Le tandem homme-animal fonctionne à merveille comme pour rappeler que le chasseur a toujours une partie « bestiale » en lui. Une interaction perverse assez déroutante. La « proie » - le migrant, devient une « espèce » (assez dur dans ce sens), que Sam se persuade d’éradiquer.Le film illumine dans sa façon de mixer inlassablement avec les atouts de l’un et les faiblesses de l’autre. La sureté de l’un et la peur de l’autre. Mais tous ces éléments vont s’entrecroiser, s’inverser, se stabiliser par moments.
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On y croit …. On est prisonnier du scénario. Les éléments ont aussi une place prépondérante, une existence, donnant ainsi un élan supplémentaire au film. On notera le fusil à lunettes (l’œil de la mort), le 4X4 (le cheval de l’apocalypse), le chien (Cerbère protégeant son maître).Mais l’emprise du « diable » a tout de même ses fissures. C’est curieusement à cause des prises de risque inconscientes de Moïse (Gael García Bernal, Si tu voyais mon cœur, Rosewater), que Sam sera désorienté. Lui d’une dextérité et d’une adresse saisissante, va voir son assurance lui faire défaut et peut-être défaillir ….
Grandiose dans sa simplicité, le film tient le pari de nous tenir scotché pendant 1h33 dans des décors sublimement envoutants et terrifiants à la fois. Un face-à-face éprouvant entre la barbarie et la vie. On se quitte sur une nuit tombante avec, qui sait, quelques lumières d’espoirs à l’horizon.
DESIERTO Bande Annonce VF (Thriller - 2016)
CHRISTIAN.
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