" L'idée est que si nous nous dépéchons, nous arriverons plus vite : y compris à la satisfaction, y compris au plaisir. Tout cela parce que nous pensons que la vitesse est au service de l'homme. Mais ce n'est pas vrai."
J’ai découvert l’existence de ce livre Deux idées de bonheur, lors du dernier salon du livre de Bron, l’auteur du Vieux qui lisait des romans d’amour dans lequel l’immense Luis Sepúlveda, cet écrivain chilien qui a été notamment emprisonné dans les geoles de Pinochet, était un des invités d’honneurs et a notamment fait une conférence autour de sa dernière parution à ce jour en France.
Cette parution, chez Metaillié, c'est donc cet essai co écrit avec le gastronome italien Carlo Petrini, fondateur du mouvement slow-food, assez connu au dela de nos frontières mais pas vraiment en France.
Petrini et Sepúlveda nous entraînent dans une discussion à batons rompus qui mélangent leurs visions du monde et les moyens de l'améliorer dans une conversation passionnante et passionnée.
Fidèle à son oeuvre littéraire traditionnellement engagée, Sepúlveda démontre à travers ses livres ses convictions profondes, la défense de la nature et de certaines traditions et surtout défend l'éloge de la lenteur, d'une société escargotée, une société dans laquelle des valeurs comme le partage, la dignité humaine, l'éducation sont valorisés et pas laissés de coté comme c'est trop souvent le cas.…
Fourmillant d'anecdotes aussi bien économiques que familiales, politiques et gourmandes, cette échange sur cet autre monde possible et sur l'ode à l'artisanat et à l'humain , prend la forme d'une conversation vivante qui nous donne l'impression d'être en leur compagnie, et cela fait forcément un bien fou, vu la grande valeur des hommes en question.