Un peu mono maniaque la fille vous allez dire… Après vous avoir livré des infos sur le zéro dechet un mode de vie durable qui fait du bien et mes 5 conseils pour se lancer 5 règles pour se lancer , je poursuis aujourd’hui avec ma dernière jolie trouvaille sur le sujet.
Si je vous disais que nos épluchures de fruits ou de légumes ne méritaient pas de finir au fond de la poubelle ou dans le compost vous me diriez quoi ? Ah bon ? Mais alors qu’est-ce qu’on en fait ? On va quand même pas se les mettre sur le visage ?
Et bien, je laisse Marie Cochard, auteur du livre « Les épluchures » à paraître le 2 juin aux Éditions Eyrolles, répondre pour moi à cette question. Après des années de test et de recherches, Marie partage dans son livre toutes ses astuces pour sublimer les épluchures. Vous allez être surpris !
Marie, Je t’ai connue lorsque tu étais rédactrice en chef du (feu) magazine Green Attitude, que fais-tu aujourd’hui ?
Fraîchement installée au nez et à la barbe des embruns du Bassin d’Arcachon, je partage mon activité entre SLOW journalisme et édition ! Je revendique, en effet, une presse sans pression, convaincue que décélérer permet de mieux informer. C’est ainsi que j’interviens auprès de différents médias « papier » et web qui revendiquent ces valeurs : « Oui » (le magazine de « La ruche qui dit oui »), le webzine Idécologie, ou encore « Yoga Journal »… Je partage également mes découvertes et astuces anti-gaspi via le blog de La Cabane anti-gaspi.
Depuis quand es-tu branchée Green Attitude ?
En ce qui me concerne, il ne s’est pas agit d’un déclic mais bien d’un retour aux sources ! Ayant grandi en Normandie, j’ai passé le plus clair de mon enfance à jouer autour de quantité de pommes à cidre, à équeuter des monticules de haricots verts et cueillir des cerises afin de les plonger dans de l’eau de vie et mettre le tout en bocaux… Devenue maman, j’ai souhaité offrir à Merlin et Myrtille, mes deux précieux bourgeons, ces mêmes souvenirs d’enfance simples et « nature »!
Quand et comment es-tu tombée dans les épluchures (si je puis m’exprimer ainsi) ?
Aussi étonnant que cela puisse paraître, à l’occasion d’un stage d’écriture, lors de mes études de lettre à la Sorbonne (il y a 10 ans exactement), j’avais rédigé un texte dans lequel je m’étais amusée à laisser s’exprimer les épluchures que l’on aperçoit par effet de transparence au fond des sacs poubelles du métro parisien ! Dans leur départ vers l’incinérateur j’avais imaginé un parallèle avec les désastreux départs vers les camps de concentration. Il faut croire que cette idée saugrenue ne m’a jamais quittée ! Un jour que j’interviewais Aurélia Wolf, créatrice textile qui recycle entre autres les peaux d’avocats afin d’effectuer ses teintures textiles végétales, j’ai soudainement pensé qu’il serait bon de lister toutes les possibilités de recyclacge de nos epluchures ! Et puis, sachant que 45% de nos denrées alimentaires ne sont pas consommées et connaissant l’étendue des bienfaits des épluchures (pour la plupart bien plus riches en antioxydants que la chair des fruits et des légumes), comment ne pas changer de regard sur nos beaux bio-déchets ?
On a du mal à croire qu’il y ait assez de matière sur ce sujet pour en faire un livre ! Peux-tu nous donner quelques exemples de ce que l’on peut faire avec nos épluchures ?
J’ai moi-même été très surprise de découvrir la richesse et les ressources encore trop méconnues de toutes ces retailles que nous jetons sans état d’âme ! Difficile d’imaginer combien ils peuvent s’avérer être de précieux alliés pour la maison, le jardin, notre beauté et notre santé (à condition, il va s’en dire, qu’ils soient issus de l’agriculture biologique !).
En épluchant l’ouvrage, vous apprendrez notamment que les pelures d’oignons peuvent devenir une farine d’appoint ou un colorant pour la chevelure, qu’une coquille d’huitre placée dans le réservoir des toilettes, de la cafetière ou du lave-vaisselle fixe la tartre et empêche la formation de calcaire et est un fabuleux engrais au potager, qu’en Chine, l’on grignote les pépins de melon, qu’en Iran, l’on déguste de la peau de pastèque confite ou encore qu’en Nouvelle-Zélande, le kiwi se consomme avec sa peau !
Quelle est l’épluchure avec laquelle on peut faire le plus de trucs ?
S’il fallait n’en retenir qu’une seule, j’évoquerai sans aucun doute la peau de banane : à elle seule, elle peut composer la base d’un délicieux cheesecake, faire office de cirage à chaussures (l’intérieur de la peau de banane peut en effet raviver le cuir de votre sac, fauteuil club, canapé…), de gommage (pour cela il suffit de saupoudrer son côté intérieur de sucre de canne blond et de passer ce gant végétal sur votre corps), de baume à lèvres 100% naturel et même d’onguent cicatrisant.
Enterrées au pied des rosiers, les peaux de bananes sont également de précieux fertilisants et pour ceux qui n’auraient pas d’espace vert, elles peuvent être un encas extrêmement rassasiant pour nos amis ailés !
A qui s’adresse le livre et quelle est son ambition ?
Retirer le maximum des aliments que nous achetons (ou produisons) reste la meilleure façon de profiter de leurs bienfaits (la plupart des épluchures contiennent bien plus de nutriments et d’antioxydants que la chair !), tout en économisant et en réduisant notre production de déchets ! Je dirais donc que le livre s’adresse aussi bien aux économes qu’aux écolos, d’autant que les trucs et astuces que j’y délivre sont d’une extrême simplicité !
Une idée simple et facile pour se lancer dans la valorisation des épluchures ?
Les congeler ! À première vue, l’idée peut sembler saugrenue mais à bien y réfléchir, réserver ses retailles permet de les recycler au moment le plus opportun ! Ainsi, vous pourrez réaliser de délicieux bouillons cubes maison (en mélangeant vos épluchures d’oignons, de carottes, de navets, de poireaux… à de l’huile de coco et en plaçant le tout dans des bacs à glaçons !
Quels sont tes projets après le livre ?
Me mettre à l’écriture d’un deuxième ouvrage autour de cette même thématique de lutte contre le gaspillage alimentaire. Un sujet qui me tient particulièrement à cœur et bien sûr partir encore et toujours à la rencontre d’Hommes, de leur savoir-faire afin de continuer à les retranscrire sur papier avec toujours la même exaltation qui est mon moteur !
Pour en savoir plus :
Livre « Les épluchures », 144 pages, à paraître le 2 juin aux Éditions Eyrolles (19,90€).