On parle beaucoup de la Belgique consommatrice de café. Café ou moka ?
On sait que le mot » moka » nous vient d’Arabie. « Muha » est le nom du port du Yémen, sur la mer Rouge, d’où on embarquait le café d’Arabie, en particulier d’Abyssinie.
Le mot a été associé au café (écrit avec deux « f »), car il vient de Venise où au début du XVIIIe siècle, on disait le « caffé de Moka ». Si le premier débit de café s’ouvre bien à Venise en 1645, à Londres en 1652 et à Paris en 1672 (« La maison Caova », fondée par l’Arménien Pascal), c’est en 1686 que Francesco Procopio dei Coltelli, un Sicilien, ouvre la première maison qui prend le nom de « café » : le « Café Procope » qui existe toujours.
A la fin du XVIIIe, le mot est devenu « moka ». Le café est donc la boisson obtenue par infusion des grains de café torréfiés et moulus.
Dans son « Voyage en Orient », Gérard de Nerval note : « Une de ces petites tasses pleines d’un moka brûlant que l’on tient dans une sorte de coquetier doré pour ne pas se brûler les doigts. »
L’utilisation du mot moka ou café semble suivre les modes. Il me souvient que cela faisait « plus joli » lorsque c’était écrit « moka » à la fin du menu calligraphié de Grande communion ou de mariage ! Cette citation de ce baroudeur de Francis Carco semble aller dans ce sens : « Je suivais Guillaume et Gremnitz au café Mauguin où nous savourions un « moka » sur le vieux comptoir d’acajou qui occupait le pourtour de la salle. » (Nostalgie de Paris).
C’est peut-être également lié au passé : comme le moulin à moudre le café, qui fut ensuite électrique, l’emballage sous vide, la chaussette, et jusqu’aux machines individuelles avec petites doses pré-emballées d’aujourd’hui et au Nespresso.
Moka est une appellation d’une qualité de café chez la plupart des fabricants. Les Belges consomment en moyenne par an 6 kilos de café, soit l’équivalent de la récolte de six caféiers, puisque chaque arbuste produit 2,5 kg de cerises ; ce qui donne 1 kilo de grains de café torréfié !