Ceux qui restent- Marie Laberge {34}
Publié le 31 mai 2016 par Enigma
Ceux qui restent- Marie Laberge {34}
En avril 2000, Sylvain Côté s'enlève la vie, sans donner d'explications. Sa femme Mélanie s'accroche férocement à leur fils Stéphane ; son père Vincent est parti se reconstruire près des arbres muets ; sa mère Muguette a laissé échapper le peu de vie qui lui restait. Seule la si remuante et désirable barmaid Charlène, sa maîtresse, continue de lui parler de sexe et d'amour depuis son comptoir.
Ceux qui restent est un roman choral où chaque chapitre permet aux personnes ayant connu Sylvain Côté de s'exprimer sur sa relation avec le défunt. Grâce à cette alternance de points de vue, nous en apprenons plus sur Sylvain et sur son acte incompréhensible pour ses proches. Il n'est pas nécessaire de chercher à comprendre, car il n'y aura jamais de réponse à son geste. Alors, comment se reconstruire après un tel évènement? C'est ce qu'essaye de nous montrer Marie Laberge dans son nouveau roman.
Au fil des pages, le désespoir et la culpabilité guettent nos personnages, pour finalement s'unir et réapprendre à vivre ensemble. Cette harmonie permet l'unisson des voix dans la succession de chapitre.
Malgré une thématique difficile, ce livre n'est pas pour autant déprimant. Ceux qui restent dépeint le portrait d'une famille peinée, frustrée puis réconciliée et plus unie que jamais quinze années après la mort de Sylvain.Un autre thème important dans ce livre est la sexualité, mais je vous laisse découvrir pourquoi.
Petit conseil, ne vous arrêtez pas aux deux premiers chapitres qui peuvent rebuter de par le langage employé. Certain passage, écrit comme des confessions, utilise un langage très parlé, très familier. Vous trouverez également des expressions québécoises par toujours facile à décrypter.
Ceux qui restent m'a permis de découvrir la littérature québécoise et Marie Laberge qui a déjà été publiée plus de onze fois en France (même si je n'avais jamais entendu parler de cette écrivaine...). Ce roman, plein d'émotions contradictoires, dresse le portrait intergénérationnel d'une famille ordinaire contrainte de faire face à un évènement tragique. Vous l'aurez compris, ce roman fut une bonne lecture, je regrette seulement de ne pas avoir eu le point de vue du défunt.
Merci à et aux éditions pour ce partenariat!
Publié dans Tagué littérature contemporaine édition stock, culpabilité, deuil, espoir, partenariat, Quebec, suicide