(anthologie permanente) Leopoldo Maria Panero

Par Florence Trocmé

Une soirée est organisée le 2 juin à la librairie Tschann à Paris autour de l’œuvre de Leopoldo Maria Panero.
Les éditions Fissile viennent en effet de publier Conjurations contre la vie, dont voici quelques extraits.
XXI
Heure obscure que l’âme ne pense plus
Voir sa fin se perdre parmi brumes et pleurs
« Le terrible moment de n’avoir plus rien à quoi penser »
Eliot l’a dit, soucieux de la dent
Que le néant consent
Seul le néant comme unique dent
Ah ! se laisser effacer par le vent Sirocco
Par le vent, seul concento
Par la Mousson glaciale, par la bise,
Par la Tramontane, qui rend fou
Habillé du seul vent
Par le Simoun violent
Où la reine flotte contre le vent.
XXII
La grande comédie u monde
La grande tragédie de l’homme
Qui meurt à chaque heure, silencieux comme le vent
Qui se cherche dans les chats qui miaulent contre la fleur
Qui s’égare dans les fleurs obscures du mal
Qui se découvre dans la glace obscure du silence
Et s’égare dans le rêve fatal de chaque nuit.
(…)
XXX
Ah ! Mots sans mots
Fleur qui m’encorne
Fleur qui m’orne
Au dire de Carlyle
« Sartor Resartus »
Symphonie enregistrée autour de la mort
Comme une douceur sur laquelle la bête à cornes charge
Et un vieux en larmes se mire dans l’eau.
(…)
XLVI
Vaincue la page
Et le poème est comme si un rossignol chutait
Et la page dégage l’odeur du rossignol,
De l’humide rossignol
Humide comme le désert
Où chantent sans cesse les rossignols.
Leopoldo Maria Panero, Conjurations contre la vie, Poésie 2005-2010, traduit de l’espagnol par Cédric Demangeot, Rafael Garido et Victor Martinez, éditions Fissile, 2016, pp. 99, 103 et 109.
Dans Poezibao
•[note de lecture] Leopoldo Maria Panero, "Bonne nouvelle du désastre & autres poèmes (1980-2004)", par Jean-Pascal Dubost,
[note de lecture] Leopoldo Maria Panero, "Bonne nouvelle du désastre & autres poèmes (1980-2004)", par Yann Miralles
Fiche de Leopoldo Maria Panero dans Wikipedia, avec bibliographie à jour.