Décidément à l'approche de juin 2016, les luttes s'intensifient dans de nombreux secteurs, y compris dans celui de la grande distribution.
Les articles Le travail du dimanche, c’est toujours non et Action de la CGT pour dénoncer le travail dominical chez Cora Courrières rendent compte de la mobilisation à proximité de certains enseignes qui ouvrent le dimanche. Des militants et des employés ont manifesté leur opposition et distribué des tracts aux cons-ommateurs.
En effet, ces citoyen-ne-s rappellent que :
« Le dimanche n’est pas un jour de consommation »
Ils soulignent que :
« Aujourd’hui, on a déjà des horaires d’ouverture plus larges en semaine, des « drives »… Alors le dimanche doit rester un jour familial, un jour dédié aux activités associatives et sportives. (...) Surtout que c’est un non-sens économique : ouvrir les magasins le dimanche ne va pas donner plus de pouvoir d’achat. »
Autres lieux, mais pour les mêmes raisons, des membres de Nuit Debout de Valence - comme quoi Nuit Debout n'est pas un épiphénomène parisien - se sont invités à l'intérieur d'un supermarché pour pique-niquer.
Comme je ne suis pas sectaire, je recopie ici les propos du directeur du magasin franchisé :
« Je suis d’accord pour qu’on sensibilise la population en distribuant des tracts mais pas pour manger gratuitement dans le magasin. En ce qui concerne les produits consommés, qui ne seront pas payés, je considère cela comme du vol… »
Même si je ne fais pas de politique, je dois préciser à M. le directeur que la grande distribution de tracts est une activité physique et intellectuelle intense, susceptible de creuser l'appétit et de donner soif. Il est vrai que vos invités volontaires n'ont pas payé leur nourriture. Vos convives espéraient probablement un geste commercial de solidarité de votre part...
Or aux dernières nouvelles, M. le directeur hésite entre soustraire la perte (entre 150 et 200 euros) de ses dons aux associations caritatives ou porter plainte... Sa générosité et sa solidarité semble en rupture de stock !
Enfin, mon propos ne serait pas complet si je ne mentionnais pas la prise de position hétérodoxe du directeur de Point S. A priori, ce patron n'a pas de fiche S sur laquelle la police secrète le suspecte d'appartenir ou de fréquenter la gauche anarcho-autonome.
Figurez-vous que ce chef d'entreprise considère que :
« Il est évident que la généralisation du travail le dimanche va à l’encontre de la qualité de travail des salariés. Elle va aussi à l’encontre des intérêts des entreprises telles que la nôtre qui, avec toutes les dépenses liées aux ouvertures dominicales, n’augmenteront pas leur chiffre d’affaires. Enfin, elle n’apporte rien au consommateur qui, sous prétexte d’avoir un jour de plus pour dépenser, mais pas plus pour dépenser, sera le principal perdant. »
Tout est dit...