Roman - 360 pages
Editions Gallimard - mars 2012
Edition poche Folio - septembre 2013
Al Krenner est un grand jeune homme dont les mauvaises pensées hantent cette tête, sommet d'une carcasse de 2,20 mètres et écrin d'un QI hors du commun. Elevé par ses grands-parents, il ne supporte plus sa grand-mère, ce qui va le conduire irrémédiablement au meurtre de cette dernière, ainsi que du grand-père dans la foulée, pour lui éviter la douleur de l'absence. Ses parents, séparés, ne suivent guère plus le cours de sa vie. Il est pris en charge par les procédures pénitentiaires et psychiatriques, et parvient plus tard à retrouver une quasi liberté... Toujours hanter par ses mauvaises pensées...
Avenue des géants est un cheminement intérieur d'un personnage torturé, profondément blessé et hautement lucide. Un cheminement avec ses ellipses. Un cheminement également physique puisque le personnage erre de lieu d'emprisonnement en lieu de soin en revenant souvent chez sa toxique mère, dont voici une de ses répliques :
- "Je suis la première femme à avoir fait une fausse couche menée à son terme ".
Roman très marquant, esquissant une ambiance assez malsaine mais floue autour de ce personnage victime et coupable, autour de sa non place en ce monde, autour de l'impossibilité du passage à l'âge adulte, autour de ses maux d'amour. Une histoire dérangeante, à travers les Etats-Unis, inspirée du parcours du serial killer Edmund Kemper.
Extrait :"L'enfer n'est jamais loin du paradis, mais les gens ne veulent pas le savoir, ils dorment comme si une bonne étoile veillait sur eux. Ils passent leur temps à se construire des enclos pour les chèvres naines qu'ils sont. Ils amassent, collectionnent, le regard fixé sur la pointe de leurs chaussures. Ils ne leur vient jamais à l'idée de se demander ce qu'ils fichent là."
Une belle découverte pour moi de l'univers de Marc Dugain.
L'avis de Nadège - Les mots de la fin
L'avis de Kathel - Lettres exprès