Les données révèlent que les tonnages des 5 principaux pesticides "tueurs d'abeilles" vendus en France (acétamipride, clothianidine, thiaméthoxame, imidaclopride et thiaclopride) sont passés de 387 tonnes en 2013 à 508 tonnes en 2014. Soit une augmentation de 31% par an malgré le moratoire imposé en 2013. Quant aux données pour 2015, elles ne sont pas disponibles.
L'UNAF a du saisir la Commission d'accès aux documents administratifs (CADA) pour se procurer ces données, et cela contre le ministère de l'agriculture. L'association a également demandé le détail des traitements de semences par type de culture et les superficies concernées... mais aucune information ne lui a été donnée. L'association a également voulu savoir si la France avait voté pour ou contre l'autorisation des deux nouveaux insecticides apparentés aux néonicotinoïdes (le sulfoxaflor et le flupyradifurone) que l'Europe a autorisé en 2015. En vain ! L'information est classée confidentielle.
"Si nous n'obtenons pas cette information ainsi que toutes celles qui ne nous ont pas été transmises, nous saisirons le Tribunal administratif" prévient aujourd'hui l'UNAF.
Il faut savoir que les insecticides de la famille des néonicotinoïdes ont un effet sur le système nerveux des abeilles et de récentes études scientifiques révèlent un effet possible sur le développement cérébral des êtres humains.
Dans le cadre de la loi Biodiversité, les députés ont voté le jeudi 17 mars 2016 l'interdiction en France des insecticides néonicotinoïdes dès 2018. Mais les Sénateurs ont défait cette mesure lors de l'examen en deuxième lecture du projet de loi... Le texte doit ainsi être de nouveau examiné les 7 et 8 juin à l'Assemblée en commission du développement durable.
Selon un sondage Agir pour l'Environnement/IFOP effectué en février 2016, 76 % de Français sont favorables à l'interdiction des insesticides néonicotinoïdes tueurs d'abeilles.
Stella Giani
Source : Lire l'article du journal Le Monde Les insecticides " tueurs d'abeilles " en forte augmentation