[...] Dans une magnifique villa de la Zone 4, le défilé se tient avec quelques mannequins des deux sexes et une poignée de clients issus de la haute. A la fin, tout le monde est satisfait, l'ambiance est décontractée. Un jeune homme au physique de play-boy lui fait visiblement la cour. À l'idée de décompresser dans les bras de cet amant d'un soir au physique d'Apollon, le mannequin se laisse charmer. Ils flirtent un peu à l'écart. Son amant lui rapporte bientôt un apéritif. Il ne semble pas prêter attention au pouce de la main droite légèrement introduite dans le verre. Tout le monde ne tient pas sa flûte de la même manière. Il s'empare de la boisson, les yeux captivés par le charme viril de son amant. Ça change complètement des manières rustres de ces enfoirés de policiers. Quelle bande de cons ! Il vide lentement son verre tandis que l'autre lui pelote les fessiers. À cette allure-là, la fin de la soirée promet...
Tout à coup, il se sent mal. D'une main malhabile, il déboutonne le col de sa chemise. Le regard impénétrable, son compagnon lui retire des mains le verre de champagne. Il sent bientôt qu'on s'active autour de lui. Il entend comme dans un brouillard les mots ²ambulance² et ²médecin², puis c'est le néant.
Tard dans la soirée, un échange d'appels quelque part au cœur de la ville endormie confirme l'élimination du témoin gênant. A présent, la police peut bien s'user le gosier et les neurones à rechercher des assassins fantômes...
© La Cloche-d'Or éditeur 2016
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