Dans le cadre des journées consulaires organisées en début juin à Lyon, les associations africaines de la seconde ville de France se réunissent pour des activités culturelles du côté de la place Bellecour. L‘ACGL (Association des Congolais du Grand Lyon) qui ne déroge pas à la règle, a choisi pour l’occasion de mettre la littérature congolaise en avant. Et c’est avec plaisir que le blogueur parisien que je suis, s’associe à cette initiative. Il m’était simplement impossible de refuser une telle proposition...
Tout d’abord parce que rien n’est plus savoureux que d’avoir une totale liberté du choix des intervenants que l’on propose sur une telle rencontre. Entendre ce que les écrivains disent, ces prophètes des temps modernes, ces porteurs de l’oralité perdue, les entendre est essentiel. Entendre ces hommes et ces femmes qui prennent le recul par rapport à eux-mêmes, leur entourage, leur communauté, leur pays, les entendre est essentiel.
Ensuite parce que c’est une belle opportunité de parler de la littérature congolaise. J’ai personnellement fait le choix de produire des chroniques littéraires qui commentent la production africaine et de la diaspora, sans faire la part belle aux lettres congolaises. Pourtant, c’est la littérature congolaise qui a fondé ma lecture et la découverte de la fiction africaine avec Henri Lopes, Emmanuel Dongala, Sylvain Mbemba, Tchicaya U Tam’si, Sony Labou Tansi… Ces auteurs ont forgé mon adolescence et mes premières lectures. Et c’est avec Alain Mabanckou que j’ai renoué au début des années 2000 avec les lettres africaines. Il y aura donc beaucoup à dire sur cette littérature riche, influente dans l’espace francophone. « Congo mboka moké, mboka monènè ! »* dit-on à raison.
Enfin, parce que Lyon est le pays natal. Je revisite si peu cette ville où j’ai fait mes premiers pas. Il y a un arbre, sur les hauteurs de cette ville, se développant à l’endroit où mon placenta a été enterré. Ce sera donc intéressant d’organiser, dans un lieu chargé de souvenirs, une belle rencontre littéraire.
En ces moments où de nombreux congolais se questionnent, donner la parole aux écrivains est donc essentiel.
« Congo et fictions littéraires : Quelle approche? »
Sur ce thème, commme intervenants, nous aurons des plumes qui s’affirment dans l'espace francophone :
Liss Kihindou, blogueuse et critique littéraire, auteure de plusieurs essais sur la littérature africaine, romancière, poétesse et enseignante. Liss milite depuis des années pour le développement d'une critique littéraire exigente en ligne et sur les grands médias communautaires comme Amina. Son regard sur la littérature congolaise est l'un des plus précis. Elle vient de publier chez L'HarmattanNégritude et fleuvitude - Quelques observations.
Isaac Djoumali Sengha, est un écrivain congolais, il est l'auteur de L'ingratitude du caïman (Editions L'Harmattan), il est médecin biologiste.
Marius Nguié, est également un écrivain, il a publié Un Yankee à Gamboma chez Alma éditeur. Il est économiste de formation.
Si ces deux romans s'articulent autour des conflits qu'a connus le Congo il y a une quinzaine d'années et sur une violence encore pesante aujourd'hui, il sera intéressant de se poser avec ces auteurs si la fiction peut participer à une observation objective de l'histoire congolaise et à la construction des individus au sein d'un espace commun. Nous aborderons librement également le travail d'écriture de ces auteurs et leurs influences littéraires. Liss Kihindou nous apportera un regard plus global sur cette littérature foisonnante qui très tôt avec Tchicaya U Tam'Si et Tati Loutard a su se démarquer des discours de la négritude.
A l'occasion de cette rencontre, de nombreuses lectures seront faites.
Rendez-vous au CCVA, sis 234 cours Emile Zola, 69100 Villeurbanne le dimanche 5 juin 2016 à partir de 12hPour en savoir plus sur l'ACGL http://www.acglcongo.com/* Congo, un petit pays, un grand peuple (expression populaire congolaise traduite du lingala