Tarô loge dans un immeuble voué à la destruction. Un à un ses voisins quittent le lieu. Tarô fait alors la connaissance d'une de ses voisines qui résiste et passe ses heures à observer une maison située dans leur rue, fascinée et aimantée par ce lieu. Elle possède un livre de photographies ayant été prises dans cette maison, et rêve d'entrer dans les lieux pour admirer la décor.
Dans un style léger, comme aérien, Tomoka Shibasaki évoque une atmosphère douce et frôlant l'inutilité du quotidien. Les êtres s'attachent à des chimères, à des images glacées d'un livre photo dans lequel un couple d'acteur se met en scène. Ils sont comme déconnectés de la réalité, dans une période transitoire, un âge indécis. Des êtres solitaires qui se frôlent.
Jardin de printemps possède le charme discret des romans japonais qui suggèrent plus qu'ils n'assènent... Cette discrétion diffuse peut laisser le lecteur indécis, interloqué par la légèreté de l'histoire et des propos. Un roman qui risque de s'évaporer rapidement de ma mémoire...
Jardin de printemps, Tomoka Shibasaki, traduit du japonais par Patrick Honnoré, Picquier, 2016, 141 p., 16.50 euros